L’entrepreneuriat enseigné à l’école

Par La rédaction | 7 mai 2024 | Dernière mise à jour le 6 mai 2024
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Élèves du secondaire dans une salle de classe
RichLegg / iStock

La grande majorité des propriétaires de PME (92 %) souhaiteraient que l’entrepreneuriat fasse partie des programmes d’études du système scolaire afin de familiariser les jeunes avec ce cheminement de carrière, révèle un nouveau sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) publié à l’occasion de la semaine du repreneuriat.

Alors que plusieurs milliers d’entrepreneurs québécois vont devoir passer le flambeau dans les prochaines années, la relève ne semble pas être au rendez-vous. La moitié des propriétaires de PME estiment ainsi que l’entrepreneuriat n’est pas un choix de carrière valorisé au Québec.

La pandémie, l’inflation et l’incertitude économique sont autant de facteurs qui poussent les propriétaires d’entreprise actuels à passer le relai. Déjà en 2022, la FCEI annonçait, suite à une autre étude, qu’un « tsunami de successions » était à venir. Ainsi 76 % des propriétaires de PME au Canada comptaient quitter leur entreprise d’ici la prochaine décennie.

Le Plan québécois en entrepreneuriat 2022-2025 et ses neuf mesures pour bonifier l’offre d’accompagnement aux entrepreneurs et le soutien au repreneuriat a été chaleureusement accueilli par la FCEI, toutefois, les propriétaires de PME estiment que l’on pourrait aller encore plus loin.

La grande majorité des propriétaires sondés par la FCEI (91 %) pensent ainsi que le gouvernement devrait soutenir davantage les entrepreneurs dans leur planification de la relève (par exemple, aide financière au transfert d’entreprise).

D’autant plus que la plupart (90 %) estiment que la pénurie d’entrepreneurs qui s’annonce en raison du nombre important de départs à la retraite dans les prochaines années pourrait nuire à l’économie du Québec.

« Même si le gouvernement prend la bonne voie avec son Plan québécois en entrepreneuriat, il semble que le défi auquel il va faire face soit gigantesque. Les propriétaires de PME sondés sur le sujet sont unanimes : il faut que la culture de l’entrepreneuriat soit renforcée, valorisée, et même enseignée à l’école. La moitié d’entre eux estiment que ce choix de carrière n’est pas assez développé au Québec. Il y a encore du travail à faire sur ce sujet essentiel », avance François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

Pour éviter une situation délicate pour l’économie, les propriétaires d’entreprise du Québec soulignent que le gouvernement doit arrêter de mettre des bâtons dans les roues des PME québécoises, surtout en ce qui concerne la fiscalité des plus désavantageuse de la province.

« Pour s’attaquer de front aux barrières et aux freins à l’entrepreneuriat, il faut que ce soit intéressant de se lancer en affaires. Et ici, on reste la seule province qui impose ses plus petites entreprises des services et de la construction comme des multinationales, une différence supplémentaire de 259 % ! De plus, les taxes sur la masse salariale demeurent les plus élevées au pays, de 30 % supérieur à la moyenne canadienne. Arrêtons de chercher midi à quatorze heures pour créer de nouveaux programmes et commençons donc à créer une meilleure base avec un environnement fiscal invitant pour nos petites entreprises et pour les petites entreprises en démarrage », conclut François Vincent.

Ce sondage a été réalisé en ligne du 4 au 22 avril auprès de 429 membres de la FCEI qui sont propriétaires de PME et issus de tous les secteurs et de toutes les régions du Québec.

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La rédaction