Absentéisme : encourager la prévention de première ligne

Par Soumis par Standard Life | 13 février 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Quand vient le temps de repérer les signes avant-coureurs de l’absentéisme, nul n’est mieux placé que les gestionnaires de première ligne. Encore faut-il qu’ils posent les bonnes questions.

Pour bien des gestionnaires, le leadership n’est pas un talent inné. Souvent, ils ont été recrutés ou promus en raison d’une expertise liée à la production d’un contenu, et non à la supervision d’une équipe. Certains sujets, comme les problèmes de santé des employés, peuvent parfois être difficiles à aborder et faire l’objet de conversations intimidantes.

« Ce n’est pas parce qu’on est mathématicien que l’on peut enseigner les maths », note Nicole Gonzalez, chef d’équipe principale, gestion de la santé et des absences à la Standard Life[1]. « Il faut parfois amener les gestionnaires à communiquer de façon claire et transparente des messages qui ne sont pas toujours faciles à faire passer. » ajoute-t-elle.

Lorsqu’on travaille ensemble, les manifestations de problèmes de santé se remarquent aisément : absences répétées, attitude inhabituelle, hausse des erreurs ou autres. Or, beaucoup de gestionnaires gardent le silence croyant à tort qu’en abordant le sujet, ils se mêleraient de la vie privée de leurs employés. C’est pourtant ainsi que la situation risque de s’aggraver.

« Il ne s’agit pas de porter des jugements, mais de parler des faits avec l’employé. Il serait déplacé de lui dire d’aller voir son médecin ou de prendre des médicaments, mais il est normal de lui faire remarquer qu’il est souvent en retard, que sa productivité est en baisse, ou simplement de manifester de l’inquiétude quant à son bien-être », dit Nicole Gonzalez.

Chose certaine : ce n’est pas en ignorant le problème que les choses s’arrangeront. Une simple question, comme « Comment vas-tu ? », suffit souvent à engager la conversation. Mais il faut faire l’effort de la poser.

Briser le silence

« Les employés qui vivent des difficultés en sont généralement conscients. Ils apprécient les marques d’intérêt et s’ouvrent assez rapidement lorsqu’on leur en donne l’occasion », dit Mme Gonzalez.

Dans le cas des congés de maladie, le silence est encore trop souvent de mise dans les organisations, note l’experte.

« Parmi nos clients, nous voyons beaucoup de situations où l’employé signale qu’il sera absent pour la journée sans spécifier le motif d’absence, et où le gestionnaire inscrit une journée de maladie sans poser de question. Il ne s’agit pas de parler du problème médical, s’il en est un, mais plutôt des répercussions de toute forme d’absence sur le travail et l’équipe », explique Mme Gonzalez.

Il existe des programmes d’aide qui permettent aux gestionnaires de jouer un rôle proactif, en leur donnant accès à des professionnels, des outils et des ressources. Le cas échéant, ils peuvent diriger les employés vers des services de consultation et de soutien.

Le conseiller au centre de la conversation

« Le rôle du conseiller est d’offrir les bonnes ressources aux gestionnaires avant que l’absentéisme ne survienne. Par exemple, lorsqu’un employé quitte en congé de maladie suite à de nombreux signes avant-coureurs sans que la situation n’ait été abordée avec son supérieur, c’est souvent le signe d’un malaise au niveau de la gestion dans l’organisation», dit Nicole Gonzalez.

Les conseillers peuvent par exemple recommander des programmes de formation ou des séminaires sur la communication, le « courage managérial » ou l’art d’aborder les conversations difficiles. Le moment propice pour offrir ce type de formation est sans contredit dès l’embauche à un poste de supervision.

« Lors de nos rencontres avec les clients, nous identifions les dossiers actifs en invalidité, mais aussi les gestionnaires qui semblent présenter des difficultés à communiquer avec leurs employés. Nous leur proposons aussitôt que possible de l’aide par l’entremise des ressources humaines. Nous leur offrons également un outil en ligne sur les invalidités d’ordre psychologique pour les aider à reconnaître les signes et symptômes d’un employé en difficulté et savoir comment intervenir dans un tel cas. », explique Mme Gonzalez.

Au-delà des outils, le leadership est une question d’attitude. Chez un bon gestionnaire, l’ouverture envers les employés est constante. « Si on ne s’adresse aux employés que lorsqu’ils sont malades, ils vont trouver cela étrange et avec raison», dit Nicole Gonzalez. « Pour gérer du personnel, il faut avant tout s’intéresser aux personnes au quotidien. »

Un consortium d’universités québécoises a récemment publié une étude qui fait la lumière sur les invalidités d’ordre psychologique, souvent liées à l’absentéisme. On peut la lire ici : Étude SALVEO – Améliorer la santé mentale en entreprise


[1] Depuis le 30 janvier 2015, la Standard Life du Canada fait partie de Manuvie. www.manuvie.ca

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