Budget fédéral : des réactions mitigées

Par La rédaction | 29 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le dépôt du deuxième budget du ministre des Finances Bill Morneau la semaine dernière a suscité des réactions mitigées dans le milieu des affaires. Si les entrepreneurs se réjouissent des investissements annoncés en matière d’innovation, ils s’inquiètent toujours d’éventuelles hausses de taxes et se préoccupent de l’état des finances publiques.

« Nous sommes heureux que les rumeurs concernant une possible hausse de l’imposition des gains en capital ou des revenus des PME ne se soient pas concrétisées. Cela étant, il n’est pas rassurant de savoir que plusieurs mesures fiscales clés pour les PME feront l’objet d’une révision en profondeur, incluant celles liées au traitement fiscal des gains en capital et des entreprises où plusieurs membres d’une même famille sont impliqués », indique Martine Hébert, vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

L’organisme tient également à souligner que le budget prévoit une hausse des cotisations à l’assurance-emploi de l’ordre de 3 $ pour les travailleurs et les employeurs en 2018. Jumelée à la bonification du Régime de pensions du Canada, cette hausse aura un impact important sur la masse salariale des employeurs.

La FCEI souligne néanmoins les investissements annoncés en formation et développement des compétences, la création d’un programme d’approvisionnement en faveur des PME innovantes ainsi que la révision des règles fiscales pour faciliter les transferts familiaux d’entreprise.

LA CRAINTE DES DÉFICITS

Du côté de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, on craint que le Canada « bascule dans une ère de déficits structurels ». Selon le président de la Chambre, Michel Leblanc, « l’absence de plan de retour à l’équilibre budgétaire rend l’économie du pays vulnérable face à d’éventuels risques conjoncturels. »

Il se désole aussi du maintien du taux marginal combiné d’imposition pour le Québec à 53 %, ce qui « envoie un message négatif aux contribuables et décourage l’investissement et le travail. »

La Chambre salue en revanche l’investissement de 1,4 milliard de dollars pour soutenir les entreprises du secteur des technologies propres. « Il s’agit d’un créneau d’avenir qui présente d’excellentes perspectives de croissance à l’échelle de la planète », indique M. Leblanc.

BONNES NOUVELLES POUR LA FORMATION DE LA MAIN-D’ŒUVRE

Bien que le Conseil du patronat du Québec s’inquiète lui aussi des déficits annoncés par Ottawa, il accueille avec satisfaction l’enveloppe de 735 millions de dollars prévue pour la formation des travailleurs.

Le président-directeur général du CPQ, Yves-Thomas Dorval, tient toutefois à préciser que les mesures d’aide à la formation doivent favoriser autant le développement des compétences des travailleurs ayant un lien d’emploi que de ceux qui sont sur l’assurance-emploi.

VIVE LE T4 ÉLECTRONIQUE!

Le budget de mercredi dernier a introduit une nouvelle mesure qui permettra aux employeurs du pays d’économiser 100 millions de dollars par année : l’utilisation du feuillet T4 électronique comme mode de distribution standard aux employés.

L’Association canadienne de la paie, qui milite depuis de nombreuses années pour ce changement, affirme que 20 millions de feuillets T4 papier envoyés chaque année ne servent à rien, puisque 83 % des Canadiens transmettent leur déclaration de revenus par voie électronique à l’Agence du revenu du Canada.

Les résultats d’un sondage réalisé par l’association auprès de 5 600 employés en 2016 avaient confirmé que 95 % des employés préfèrent recevoir un feuillet T4 électronique.

La rédaction