Exportation : plus de services, moins de biens

Par La rédaction | 21 décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le commerce international de produits de base et de produits manufacturés est soumis à d’importants vents de face depuis plusieurs années. Et si la solution se trouvait du côté des services?

Alors que la valeur des exportations mondiales de produits de base a diminué de 3 % cette année, celle des ventes transfrontalières de services, comme le tourisme, les services bancaires, la construction et le développement de logiciels, a augmenté de 1 %, selon une nouvelle étude de HSBC.

D’ici 2030, la valeur des exportations canadiennes de services devrait croître de 7 % par année en moyenne. Bien que le commerce de produits constitue toujours la grande majorité des opérations du Canada avec le reste du monde, le commerce de services croît plus rapidement et représentait 16 % des exportations totales du pays en 2015, contre 12 % en 2000.

« Nous accordons beaucoup d’importance comme pays aux ressources et aux grands secteurs manufacturiers et à leur impact sur notre économie; pourtant c’est souvent dans les secteurs de services que l’activité a été la plus dynamique dans le monde ces dernières années », indique Andrew Skinner, responsable en chef, Commerce international et financement des comptes clients à HSBC Canada.

Le commerce international des services demeure toutefois marginal en comparaison de celui des produits. En 2030, la valeur de ce dernier devrait s’établir à environ 37 billions de dollars américains, ce qui représente 75 % du commerce mondial total.

LE CANADA DÉPENDANT DU MARCHÉ AMÉRICAIN

Les États-Unis demeurent la principale destination des exportations canadiennes de services (60 %). Par ailleurs, 75 % des importations totales de services au Canada proviennent du marché américain.

L’Union européenne constitue le deuxième marché en importance pour les services canadiens, tandis que les exportations vers la Chine devraient croître d’environ 10 % par année de 2020 à 2030.

Le rapport de HSBC indique en outre que l’industrie financière est le secteur où les exportations canadiennes de services ont augmenté le plus rapidement, avec une croissance de 9 % par année de 2000 à 2015. Le secteur du tourisme est également prédominant au pays, totalisant 21 % des exportations de services en 2015, tandis que le transport représentait 15 % des exportations de services en 2015, une baisse par rapport à 19 % en 2000.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, l’Allemagne et la France ont été les principaux exportateurs de services à l’échelle mondiale en 2015 et le seront toujours en 2030. Toutefois, les pays émergents accroîtront leur part globale grâce au perfectionnement des compétences de leur main-d’œuvre et au développement de leur infrastructure numérique.

LE BREXIT ET TRUMP NOIRCISSENT LE TABLEAU

Si le commerce des services semble promis à un avenir florissant, l’érection d’éventuelles barrières tarifaires ou non tarifaires pourrait créer une conjoncture moins favorable.

Selon les estimations de HSBC, en raison des changements aux politiques commerciales des États-Unis annoncés par le président désigné Donald Trump et du « Brexit brutal » au Royaume-Uni, la valeur combinée du commerce de produits et de services en 2030 pourrait être inférieure de près de 3 % à la projection actuelle de 50 billions de dollars américains et plutôt s’établir à 48,8 billions de dollars américains.

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