La finance, peu touchée par la pénurie de main-d’œuvre

Par La rédaction | 6 décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaire avec des longues-vues.
Photo : kurhan / 123RF

La Belle Province serait l’endroit où la pénurie de main-d’œuvre est la plus criante au Canada. Depuis le printemps 2017, le Québec a vu une accélération de sa pénurie. Le secteur « finance, assurances et services immobiliers » est cependant un des moins touchés.

La province compterait 117 700 postes vacants dans le secteur privé, autrement dit un taux de 4,1 %, alors que la moyenne canadienne s’élève à 3,3 %, selon le dernier rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

La Colombie-Britannique et l’Ontario arrivent derrière le Québec avec des taux respectifs de 3,7 % et 3,3 %. Les provinces les moins frappées par cette pénurie sont l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, avec 1,5 % et 1,3 %.

Depuis 2004, si l’on exclut les baisses de 2009 et 2014, le taux de postes vacants qui était alors à 2 % ne cesse d’augmenter, mais la plus grosse augmentation a eu lieu ces derniers 18 mois, où le taux a augmenté de 12 points de pourcentage.

Les entreprises les plus touchées seraient celles comptant entre 5 et 19 employés, avec un taux de postes vacants de 4,9 %. Globalement, plus l’entreprise est grande, plus le nombre de postes vacants est faible. Les entreprises de 100 et 500 employés ont ainsi un pourcentage de postes vacants respectivement de 2,3 % et 2,4 %.

Certains secteurs souffrent plus de cette pénurie que d’autres. Le secteur le plus touché est celui des « services personnels », incluant les commerces de service, les réparateurs en tous genres, les garagistes et les nettoyeurs, explique le FCEI. Ce secteur aurait besoin de 30 500 personnes dans tout le Canada.

De son côté, le secteur « finance, assurances et services immobiliers » est l’un des moins touchés par cette pénurie, avec un taux de 2,1 %, soit 3 points de pourcentage de plus que le secteur le moins touché, qui est celui de l’« information, arts et loisirs ».

RÉPONDRE AU MANQUE DE MAIN-D’ŒUVRE

Afin de résoudre ce problème, Louis-Philippe Gauthier, directeur des affaires provinciales à la FCEI au Nouveau-Brunswick, selon ses propos rapportés par Radio Canada, suggère de modifier les programmes d’immigration du fédéral et des provinces pour solliciter des travailleurs étrangers de tous les niveaux de compétences et pas seulement les plus scolarisés.

« Ce qu’on recommande aux différents paliers de gouvernement, c’est de penser à un visa d’introduction au Canada, un visa qui permettrait aux gens qui ont moins de qualifications de venir travailler au Canada, et qui pourrait les mener à une résidence permanente. Cela permettrait, selon les informations reçues de nos membres qui ont répondu à notre sondage, de [pourvoir] les postes qui ont moins besoin de qualifications », explique-t-il.

La FCEI estime également que les gouvernements devraient réduire le fardeau imposé aux entreprises, ainsi que les formalités administratives entourant leurs programmes. Selon le FCEI, lorsqu’il y a trop de formulaires à remplir et que l’information est difficile à trouver, cela rend la tâche plus compliquée aux PME qui pourraient bénéficier de ces programmes.

« Il faut absolument que le fardeau, les coûts qui sont engendrés pour les entreprises de la part des gouvernements, soit allégé », soutient Louis-Philippe Gauthier.

La rédaction