La hausse du salaire minimum décriée

Par La rédaction | 3 février 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Black purse full of banknotes isolated on a white background.

La hausse du salaire minimum annoncée par Québec la semaine dernière a été mal accueillie par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui affirme qu’elle exerce une pression importante sur les PME sans pour autant lutter contre la pauvreté.

À compter du 1er mai prochain, le salaire minimum sera porté à 10,75 $ l’heure dans la province, soit une augmentation de 0,20 $. Le salaire minimum des employés à pourboire sera pour sa part majoré de 9,05 à 9,20 $ l’heure. Cette hausse de 1,9 % est légèrement plus élevée que l’inflation.

« À première vue, la hausse annoncée du salaire minimum peut sembler raisonnable. Toutefois, cela entraîne souvent des iniquités et une pression sur l’ensemble de la masse salariale des PME » affirme Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.

Les travailleurs payés au salaire minimum sont généralement ceux qui ont le moins d’expérience ou d’ancienneté dans l’entreprise, explique l’organisme. Si leur rémunération augmente de 1,9 %, les employés plus expérimentés ou plus qualifiés vont s’attendre à obtenir une hausse supérieure.

« Malheureusement, les PME n’ont souvent pas les moyens d’octroyer de telles augmentations et la hausse accordée aux travailleurs moins expérimentés vient gruger dans l’argent disponible pour l’ensemble de la masse salariale dans l’entreprise », ajoute Mme Hébert.

MESURE INEFFICACE

La FCEI remet également en question l’efficacité du salaire minimum à aider les travailleurs les plus démunis. Elle soutient que dans plusieurs cas, environ 40 % de l’augmentation accordée se retrouvera dans les coffres de l’État plutôt que dans la poche des travailleurs. Selon leur situation, ceux qui travaillent à temps plein pourraient payer la majeure partie de cette augmentation en cotisations aux différents régimes sociaux et en impôt.

« Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il serait beaucoup plus profitable de hausser le seuil d’exemption personnelle de base des personnes à faible revenu, par exemple. Ainsi, on s’assurerait que 100 % de l’argent irait dans les poches de ces travailleurs, et ce, sans affecter négativement les petites entreprises », suggère Martine Hébert.

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