La lutte contre le racisme progresse

Par La rédaction | 3 février 2023 | Dernière mise à jour le 26 septembre 2023
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Des personnes de différentes origines ethniques joignent leurs mains.
Photo : vgajic / iStock

La majorité des Canadiens de couleur, soit neuf répondants sur dix, ont l’impression que leurs employeurs se sont améliorés en matière de lutte contre le racisme anti-noir au cours de l’année passée, révèle une nouvelle étude de KPMG au Canada. Toutefois, ces derniers craignent qu’une récession n’ait raison de ces améliorations.

Ce sondage est à mettre en parallèle avec un premier réalisé en 2022 par KPME, dont l’évaluation portait sur une période de 18 mois commençant au printemps 2020, au moment où des entreprises de partout au Canada s’engageaient à prendre des mesures visant à éradiquer le racisme anti-noir.

Dans celui de cette année, 59 % des sondés notaient que leurs employeurs faisaient davantage d’efforts pour embaucher des Canadien(ne)s noir(e)s cette année et 54 % estimaient que les efforts déployés pour promouvoir l’accès d’un plus grand nombre de personnes noires à des postes de direction étaient également sur la bonne voie.

De plus, 68 % des répondants affirment avoir davantage de chances désormais de profiter d’avancement professionnel (comme la possibilité de travailler sur des projets d’envergure ou l’accès à des programmes de perfectionnement et à des formations à des postes de niveau supérieur) et 58 % pensent que leurs chances de promotion sont meilleures.

Plus de la moitié des sondés (62 %) affirment que leur compréhension des obstacles sociaux et professionnels auxquels sont confronté(e)s les Canadien(ne)s noir(e)s s’est améliorée au cours de l’année passée et 61 % estiment que leur gestionnaire et superviseur sont plus au courant de ces obstacles.

Désormais, 78 % des répondants se sentent valorisé(e)s et respecté(e)s de la même façon que leurs collègues non noirs.

Sans compter que 79 % des sondés assurent que leur employeur a fait des efforts visant à engager plus d’entreprises ou de commerces appartenant à des Noirs en 2022 et 75 % estiment que leur employeur appuie les organismes et les collectivités qui travaillent à réduire le racisme anti-noir et à promouvoir l’équité raciale.

De plus, les trois quarts des répondants notent que leur employeur a amélioré ses pratiques de service à la clientèle pour les client(e)s noir(e)s au cours de l’année passée. Ainsi, 78 % affirment que leur entreprise traite et valorise ses client(e)s noir(e)s et non noir(e)s de façon égale.

En tout, c’est 90 % des sondés qui soulignent que leurs employeurs ont réalisé des progrès en un an.

« L’inclusion des Noirs et des personnes racialisées dans la main-d’œuvre, le bassin de talents, les cadres supérieurs, la chaîne d’approvisionnement et la stratégie liée à expérience client de l’organisation est essentielles pour lutter contre le racisme envers les Noirs. Les employeurs qui mettent en œuvre des politiques et des plans dans tous ces domaines font preuve d’un engagement réel envers le respect des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), affirme Alison Rose, associée au sein du groupe Services d’actuariat en assurance vie, KPMG au Canada.

LE TÉLÉTRAVAIL PAS ÉTRANGER À CETTE AMÉLIORATION

 

La majorité des répondants (72 %) pensent que le travail à distance a contribué à réduire le racisme anti-noir au sein de leur milieu de travail parce que leurs collègues se concentraient davantage sur leurs compétences que sur la couleur de leur peau.

En fait plus des deux tiers des Canadiens interrogés (68 %) croient que le travail à distance a éliminé les obstacles d’ordre racial à l’avancement professionnel.

« Lorsque les gens travaillaient de la maison pendant la pandémie et par la suite , il est possible que beaucoup d’entre eux aient abandonné leurs préjugés lorsqu’ils ont vu leurs collègues dans leur propre environnement, travaillant depuis leur salon. D’un seul coup, tout le monde avait une nouvelle vision sur la vie et la situation de ses collègues. Nous avons appris à mieux nous connaître, et beaucoup d’entre nous ont découvert que nous avions plus de choses en commun que nous ne le pensions. Tirons parti de ces progrès en continuant d’appliquer le même état d’esprit au travail », a déclaré Rob Davis, président du conseil d’administration de KPMG et chef de l’inclusion, de la diversité et de l’équité.

DES EFFORTS À SURVEILLER

Mais la grande majorité des répondants ont peur qu’une récession ne nuise à ces efforts. Ainsi 75 % pensent qu’une telle éventualité ne porte atteinte à leurs perspectives de carrière et chances de promotion et 77 % craignent que cela nuise davantage aux perspectives de carrière et chances de promotion de leurs collègues noir(e)s et racialisé(e)s.

En fait, 69 % estiment que les personnes de couleur sont les plus susceptibles de perdre leur emploi en cas de récession et 73 % s’attendent à ce que les efforts de lutte contre le racisme ne soient mis de côté en cas de ralentissement économique.

« Bien qu’il soit encourageant de voir que les organisations canadiennes ont continué à faire des progrès en matière de lutte contre le racisme anti-noir au cours de l’année passée, il est impératif de continuer à poursuivre sur cette lancée, même en cas de vents contraires sur le plan économique, de fluctuations du marché du travail et de pressions inflationnistes » a déclaré Elio Luongo, chef de la direction et associé principal de KPMG au Canada et coprésident du Conseil sur la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) du cabinet.

Ce sondage a été réalisé auprès d’un millier de Canadiens qui se sont identifié(e)s comme noir(e)s entre le 21 décembre 2022 et le 9 janvier 2023 à l’aide de la plateforme de recherche en ligne Methodify de Schlesinger Group.

La rédaction