La pérennité des PME canadiennes est menacée

Par La rédaction | 15 juin 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Дмитрий Мельников / 123RF

C’est ce que démontre une nouvelle étude de BDC qui souligne que le coût unitaire a crû environ six fois plus entre 2020 et 2021 que la croissance annuelle moyenne des coûts entre 2013 et 2019.

Intitulée Comment faire face à l’inflation et demeurer profitable, cette étude de la Banque de développement du Canada (BDC) révèle également que 65 % des PME ont ressenti les répercussions négatives de la hausse du coût d’exploitation sur leur entreprise.

Même si l’inflation devrait revenir plus près de sa cible, le vieillissement démographique, la transition énergétique et les enjeux géopolitiques mondiaux continueront d’exercer une pression sur les coûts dans les années à venir, prévient l’étude.

Par conséquent, pour assurer leur pérennité, les PME doivent accorder la priorité à leur rentabilité pour s’adapter au nouvel environnement.

« Les réductions d’effectif et l’absence de stratégie d’atténuation ne peuvent plus assurer la pérennité d’une entreprise », soutient Pierre Cléroux, vice-président, Recherche et économiste en chef de BDC.

Pour dynamiser la compétitivité de l’économie canadienne et la croissance des PME, BDC s’est penchée sur les actions posées par ces dernières pour faire face à la hausse des coûts. Elle a ensuite évalué l’incidence de ces actions sur le rendement des entreprises en termes de croissance des revenus, de surperformance par rapport au secteur et de rentabilité.

Les trois stratégies auxquelles les propriétaires de PME ont davantage recours et qui ressortent gagnantes sont la modernisation des processus au moyen de la technologie (25 %); la réduction de l’empreinte carbone (14 %); et enfin, la gestion proactive des coûts (12 %).

L’étude de BDC explore aussi les répercussions sur la hausse des coûts que trois tendances majeures, soit le vieillissement de la population, la transition verte et les effets de la mondialisation sur l’import-export, auront sur les petites et moyennes entreprises.

Ainsi, 36 % des entreprises citent le coût de la main-d’œuvre comme principal effet négatif de la hausse des coûts. Comparativement aux autres, les entreprises qui ont fait des mises à pied étaient, au cours de la dernière année, 11 % plus susceptibles de ne pas être rentables.

De plus, 57 % des entreprises prévoient que les changements climatiques feront augmenter leurs coûts au cours des trois prochaines années. Environ 40 % estiment encore que leurs coûts ne seront pas touchés.

Par rapport aux entreprises qui ne l’ont pas fait, celles qui ont réduit leur empreinte carbone au cours des trois dernières années sont 7,7 % plus enclines à afficher une forte croissance au cours de la dernière année.

Parmi les PME actives dans le commerce international qui ont déjà mis en place une stratégie d’approvisionnement pour accroître leur résilience (68 %), 79 % d’entre elles s’attendent à ce que cela entraîne une augmentation de leurs coûts.

Par ailleurs, en se fondant sur l’analyse de données publiées par plusieurs organisations, BDC a établi un indice de vulnérabilité par rapport à ces trois tendances. Cet indice montre que parmi les 10 secteurs les plus vulnérables, neuf sont des sous-secteurs de la fabrication, lesquels sont en général plus exposés aux trois grandes tendances identifiées. Le transport présente aussi un indice très élevé de vulnérabilité.

L’étude de BDC repose sur l’analyse d’un sondage en ligne mené à l’hiver 2023 auprès de 1 500 propriétaires de PME canadiennes ainsi que sur des données publiques et une analyse économétrique.

La rédaction