Le travail à distance : de plus en plus la nouvelle réalité ?

3 avril 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Vadim Guzhva / 123rf

Une toute nouvelle étude de Microsoft Canada se penche sur les espaces de travail flexibles, les préférences des employés et des patrons en matière de télétravail ainsi que sur la productivité. Tous les répondants interrogés pour les fins de cette étude étaient des Canadiens travaillant à plein temps dans un bureau comptant au moins dix employés et dont les patrons autorisent le télétravail.

D’après les résultats obtenus, malgré le fait qu’un grand nombre d’employés recherchent des conditions de travail souples, les patrons, de leur côté, ne les croient pas aussi efficaces lorsqu’ils sont à l’extérieur du bureau: seulement un quart des patrons canadiens interrogés ont l’impression que leurs employés sont plus productifs à distance qu’au bureau. Précisons toutefois que les réponses des employés ont contredit les perceptions des patrons: 55 % d’entre eux se considèrent plus productifs lorsqu’ils travaillent à distance.

Il importe par ailleurs de préciser que près de la moitié des patrons interrogés (42 %) disent permettre à leurs employés de faire du télétravail. Mike Kennedy, vice-président d’Aon Hewitt et directeur national, solutions et stratégies santé, est du nombre, et voici ce qu’il avait à dire à ce sujet: « Étant donné que les employés travaillent de longues heures et tentent de maintenir l’équilibre entre travail et vie privée, les patrons qui offrent des espaces de travail flexibles ont le potentiel de devenir des employeurs de choix. Un nombre croissant d’employés recherchent des conditions de travail souples et désirent pouvoir travailler à l’extérieur du bureau – en tout temps et partout, que ce soit à l’aéroport ou à l’aréna. Et à mesure que s’intensifie la concurrence pour se doter des meilleurs talents, plus particulièrement en ce qui touche la nouvelle génération de travailleurs et la main-d’œuvre hautement expérimentée, les employeurs qui offrent peu de flexibilité pourraient être désavantagés. »

« La notion de bureau comme on l’entendait auparavant est en train de changer », a pour sa part indiqué James Nicholson, spécialiste du déploiement Windows à Microsoft Canada. « Un nombre croissant de clients, de collègues et de partenaires technologiques répondent à des appels professionnels dans les aéroports, revoient des documents dans la salle d’attente du dentiste ou dans le train, ou encore font des courses personnelles importantes pendant leur journée de travail. Ces gens s’attendent à ce que les technologies se développent selon leur style de travail, qu’il s’agisse de collaboration en temps réel, de vidéoconférence ou d’accès sécuritaire à leurs fichiers. »

Toujours selon M. James Nicholson, « désormais, les organisations qui réussiront seront celles qui éliminent les barrières entre les gens, leur environnement de travail et les technologies. En offrant à vos employés des conditions de travail favorisant la flexibilité par l’intermédiaire de technologies et solutions qui leur permettent d’être productifs n’importe où, vous tirez le maximum de leurs capacités. »

TECHNOLOGIES: DORÉNAVANT UN INCONTOURNABLE

« Les frontières s’estompent entre travail et vie privée », a indiqué Carolyn Buccongello, vice-présidente des ressources humaines à Microsoft Canada. « On pourrait croire que c’est le propre de la génération C, mais cette réalité s’applique à toutes les générations. Cette nouvelle façon de travailler comporte ses avantages et désavantages, mais comme elle fait désormais partie du paysage, la technologie peut s’avérer la solution clé pour rétablir ces frontières », a-t-elle précisé.

Toujours selon Mme Buccongello, trois aspects doivent être pris en considération par toute entreprise qui souhaite transformer son infrastructure afin d’offrir des conditions de travail plus souples à ses employés, aspects qui sont les suivants:

  • La technologie – Grâce aux avancées technologiques, la possibilité de travailler en tout temps et de n’importe où élimine l’idée du bureau comme principal lieu de travail.
  • Les lieux – Les travailleurs canadiens voyagent en avion, se déplacent de bureau en bureau et prennent les transports en commun, ce qui signifie que leur présence physique devient plus fluide tout en étant disponible pour travailler, et ce peu importe où ils se trouvent.
  • Les gens – La société contemporaine se transforme à mesure que se généralise l’adoption des technologies. Résultat: les Canadiens peuvent dorénavant travailler et communiquer de plusieurs façons.

« La création d’une main-d’œuvre flexible commence au sein des équipes de direction, lesquelles doivent instaurer une culture de confiance et adopter une vision axée sur les résultats individuels plutôt que sur le nombre d’heures passées au bureau. Vous devez encourager vos gens à être autonomes. Il s’agit non seulement de bon sens, mais surtout de sens des affaires », a ajouté à ce sujet Mme Buccongello de Microsoft Canada.

De son côté, M. Kennedy a mentionné que les employeurs qui combinent ces trois aspects procurent à la fois à l’organisation et aux employés un environnement leur permettant de livrer un travail de qualité, peu importe où ils se trouvent. «Les grandes comme les petites entreprises en retirent plusieurs avantages, notamment une hausse de productivité ainsi qu’une plus grande capacité à attirer et retenir les meilleurs talents. »

DES DONNÉES QUI PARLENT D’ELLES-MÊMES

Voici, pour terminer, quelques résultats tirés de l’étude, histoire de saisir les différents aspects examinés et les tendances qui se dessinent à l’horizon en matière de télétravail:

  • L’importance de se doter de technologies à jour est indéniable: 95 % des patrons et 90 %t des employés interrogés estiment très important de jouir des mêmes capacités lorsqu’ils travaillent à distance et au bureau.
  • Parmi les principales raisons citées par les répondants en faveur du télétravail: compléter une tâche qui n’a pu être terminée au bureau (48 %); éviter les distractions (44 %); être plus productif qu’au bureau (35 %); et mieux équilibrer les priorités professionnelles et personnelles (35 %).
  • Les principales « bêtes noires » des patrons dont les employés travaillent à distance: l’impossibilité de se parler face à face (49 %); une baisse de concentration (26 %); une baisse de fiabilité (22 %); et une impression que moins de travail est effectué (22 %).
  • Les patrons sont beaucoup plus susceptibles que les employés de travailler dans des endroits publics (62 % contre 34 %).
  • Les endroits les plus mentionnés par les patrons comprennent leur voiture (46 %), les transports en commun (29 %) et les bars et restaurants (25 %).
  • La majorité des répondants (89 %) ont indiqué bénéficier de soutien technique en ce qui concerne les appareils appartenant à l’entreprise, tandis que plus de la moitié (54 %) des répondants ont souligné que ce type de soutien n’est pas offert dans le cas des appareils personnels.
  • Les patrons (62 %) se sentent plus productifs que les employés (55 %) lorsqu’ils sont en télétravail.

RENSEIGNEMENTS SUR L’ÉTUDE

Cette étude, réalisée via un sondage en ligne, a été mené du 14 au 21 février 2012 auprès de 1 249 personnes, dont 607 employés et 642 patrons participant au Forum Angus Reid. Sont considérés comme des employés les adultes canadiens travaillant à temps plein dans un bureau comptant un minimum de dix employés; sont considérés comme patrons les adultes canadiens occupant un poste de cadre intermédiaire ou étant propriétaires d’une entreprise, et ayant des rapports directs avec des employés au sein d’un bureau comptant un minimum de dix employés. Tous les répondants étaient tenus de travailler dans des entreprises qui autorisent le télétravail. Précisons de plus que les écarts de pourcentage sont attribuables aux données arrondies.