Pas de baisse d’impôt pour les entreprises

Par La rédaction | 22 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les gens d’affaires mettent la pression sur le ministre des Finances canadien, Bill Morneau, afin qu’il réduise le taux d’imposition des entreprises, pour que celles-ci soient plus compétitives face à leurs rivales américaines.

Au début de l’année, l’administration de Donald Trump sabrait dans le taux d’imposition des sociétés. Celui-ci est passé de 35 % à 21 %, alors que le taux d’imposition moyen (fédéral/provincial) reste à environ 28 % au nord de la frontière. À la fin juin, le président Trump évoquait même la possibilité de retrancher un autre point de pourcentage à ce taux d’imposition.

DUR POUR LES ENTREPRISES CANADIENNES

Cela entame la compétitivité des entreprises canadiennes, jugent les gens d’affaires consultés par le ministre des Finances Bill Morneau en vue de sa prochaine mise à jour économique et financière, prévue à l’automne. Depuis plusieurs années, le taux d’imposition inférieur et la valeur plus basse de la devise canadienne étaient deux atouts importants pour les entreprises d’ici.

Or, si le ministre soutient que la compétitivité des sociétés canadiennes sera sa priorité lors de son prochain budget, il ne faut pas voir là une ouverture à une baisse d’impôt importante, soutient La Presse.

Après avoir présenté des déficits deux fois plus importants que les 10 milliards de dollars prévus lors de la campagne électorale de 2015, le gouvernement canadien n’aurait tout simplement pas les moyens d’accorder une telle concession fiscale. L’équilibre budgétaire ne devrait pas être rétabli à Ottawa au cours de cinq prochaines années.

Une source gouvernementale anonyme citée par La Presse avance qu’il existe toutefois d’autres moyens pour améliorer la compétitivité du Canada, notamment par la réglementation, la paperasserie et la formation de la main-d’œuvre.

REVOIR LA TAXATION DES ENTREPRISES

De son côté, Manufacturiers et Exportateurs du Canada (MEC) souhaite voir l’impôt des entreprises passer de 28 % à 20 % afin de retrouver l’avantage compétitif d’avant la baisse des impôts aux États-Unis. Le regroupement propose aussi une commission royale sur la taxation afin de moderniser le régime fiscal canadien.

Dans un rapport publié en juin dernier, MEC soulignait que les investissements américains ont diminué de près de moitié depuis 2017, alors que les investissements canadiens aux États-Unis ont plus que triplé.

Les entrepreneurs ont un allié du côté du parti conservateur, lequel en profite au passage pour dénoncer ce qu’il appelle la « taxe libérale sur le carbone ». Rappelons que le gouvernement fédéral imposera une taxe sur le carbone aux provinces qui n’ont pas leur propre processus de tarification. Le Québec et l’Ontario ont déjà adhéré au marché du carbone. Le taux de redevance devrait augmenter jusqu’à 50 $ la tonne d’équivalent CO2 en 2022. Selon le Directeur parlementaire du budget (DPB), cela devrait coûter 10 milliards de dollars à l’économie canadienne. Le PIB sera donc environ 0,5 % plus faible en 2022 que ce qu’il serait sans la tarification du carbone, toujours selon le DPB.

La prochaine mise à jour devrait être l’avant-dernière avant les prochaines élections. Sans surprise, il est prévu que le dernier budget avant le déclenchement des élections soit axé sur le bien-être des classes moyennes, un thème prisé par les partis pendant les campagnes.

La rédaction