Les PME opposées au salaire minimum à 15$

Par La rédaction | 4 mai 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Alors que le salaire minimum vient tout juste d’augmenter de 20 cents pour s’établir à 10,75$ de l’heure, de nombreuses voix s’élèvent pour que celui-ci soit porté à 15$. Des revendications qui sont loin de réjouir la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

« Une hausse rapide et marquée du salaire minimum aurait des conséquences importantes sur les petites entreprises et ne serait pas aussi optimale pour les travailleurs visés qu’une aide fiscale directe, par exemple », soutient Martine Hébert, vice-présidente principale de la FCEI, qui ajoute qu’il faut faire preuve de « prudence » lorsque l’on évalue les effets de la hausse du salaire minimum à 15$.

Selon l’organisme, une personne qui travaille à temps plein risque, selon son statut, de ne pas voir la couleur d’environ le tiers de cette augmentation, qui retournera dans les coffres de l’État par les impôts qu’elle devra payer et ses cotisations aux différents régimes sociaux (RQAP, RRQ, etc.).

« Si on veut mieux soutenir les personnes à faible revenu, il faut plutôt se tourner vers des solutions où une plus grande proportion de l’argent resterait dans leurs poches », explique Martine Hébert.

DOMMAGES À L’ÉCONOMIE ET L’EMPLOI

La FCEI prévient que d’augmenter le salaire minimum de façon aussi abrupte pourrait s’avérer « dommageable pour l’économie et l’emploi, créant notamment une forte pression sur les coûts de main-d’œuvre dans les petites entreprises ».

« Avec une marge de profit d’à peine 3 % par exemple, le propriétaire d’une auberge en région, du resto du coin ou d’une petite boulangerie devrait soit couper des heures de travail, voire des emplois, retarder des projets d’embauche ou encore augmenter ses prix de façon importante pour assurer la survie de son entreprise. Le hic, c’est que dans notre économie, il y a des limites aux hausses de prix que peuvent assumer tant les consommateurs que les petites entreprises qui doivent demeurer compétitives », indique Martine Hébert.

UNE SOLUTION « GAGNANT-GAGNANT »

La FCEI propose d’autres solutions pour soutenir les personnes à faible revenu, comme hausser l’exemption personnelle de base. Cette solution, qui consiste à augmenter la tranche de revenu sur laquelle un travailleur ne paie pas d’impôt, garantirait plus d’argent dans les poches des travailleurs et permettrait aux employeurs de « conserver la marge de manœuvre dont ils ont besoin pour augmenter le salaire de leurs employés plus expérimentés, et ce, au mérite, tout en leur permettant de garder des prix compétitifs ».

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