Les PME pas épargnées par le ghosting

Par La rédaction | 13 décembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les petites et moyennes entreprises ne sont pas non plus épargnées par le ghosting. Plus du tiers d’entre elles (35 %) ont vu de nouveaux employés ou des candidats ne plus donner signe de vie du jour au lendemain, révèle un nouveau sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Ainsi, 37 % des répondants ont rapporté que certains candidats ne s’étaient tout simplement pas présentés à leur entrevue ou avaient abandonné le processus d’embauche en cours.

« Les employeurs ont déjà beaucoup de mal à pourvoir certains postes. Le ghosting est frustrant et leur fait perdre du temps et de l’énergie qu’ils n’ont pas. Les candidats et les employés ne sont pas obligés d’accepter ou de garder un emploi qu’ils n’aiment pas, mais ils devraient au moins communiquer clairement leurs intentions à l’employeur au lieu de l’abandonner sans donner signe de vie », soutient Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.

Cette situation est sans nul doute attribuable aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée ou semi-qualifiée qui continuent également de limiter la croissance des entreprises. À noter que ce n’est pas le seul problème auquel sont confrontées les PME ». Ainsi 52 % d’entre elles ont encoure des revenus sous la normale et 58 % n’ont pas remboursé leurs dettes pandémiques, selon le Tableau de suivi de la santé des PME de la FCEI.

La FCEI s’inquiète d’ailleurs de l’impact que pourraient avoir les modifications à l’assurance-emploi (AE) que prépare le gouvernement fédéral.

« Des propriétaires d’entreprise qui ont subi le phénomène du ghosting nous disent que certains candidats préfèrent continuer de percevoir des prestations d’AE aussi longtemps que possible. Ils postulent ou acceptent un emploi simplement pour respecter les conditions d’admissibilité. Même si la grande majorité des prestataires de l’AE ont probablement l’intention de retrouver du travail, les modifications que le gouvernement compte apporter au régime ne doivent pas les décourager d’accepter ou de commencer un emploi », souligne Jasmin Guénette.

La FCEI suggère donc:

  • de ne pas rendre obligatoire la couverture d’assurance-emploi pour les travailleurs autonomes, car cela entraînerait des coûts importants pour de nombreuses PME;
  • et d’entreprendre une analyse détaillée du coût de l’élargissement du régime et établir un plan pour faire en sorte que l’AE demeure viable sans imposer d’autres coûts aux employeurs.

« L’AE doit plutôt servir de mesure d’aide temporaire pour les personnes qui perdent leur emploi de manière imprévue ou qui se trouvent entre deux emplois. Ce n’est vraiment pas le moment d’apporter des modifications permanentes à l’AE qui ne feraient qu’augmenter les coûts d’exploitation ou décourager le retour au travail des prestataires », conclut Jasmin Guénette.