Les tâches inutiles poussent les employés en dépression

Beaucoup de travailleurs passent leurs journées à réaliser des tâches qu’ils jugent totalement absurdes ou vides de sens. Attention, car un tel sentiment d’inutilité peut mener tout droit à la dépression.

On connaît déjà le burn-out, causé par un stress chronique lié à une surcharge de travail, et le bore-out, la pathologie inverse causée par l’ennui au travail. Mais voilà qu’une autre maladie professionnelle fait de plus en plus parler d’elle : le brown-out.

Mis de l’avant par le chercheur britannique André Spicer et le chercheur suédois Mats Alvesson, le brown-out affecte les employés exaspérés par la stupidité de certaines tâches qu’ils doivent réaliser au quotidien.

Dans leur ouvrage paru en 2016, les deux chercheurs définissent le brown-out comme « un sentiment d’absurdité, d’inutilité, ou pire, de nuisance provoquant une véritable crise existentielle du salarié », rapporte le quotidien belge Le Soir. À force de constater l’inutilité, voire la nuisance, du travail qu’il accompli, l’employé se désengage progressivement de son emploi et de son employeur.

DES EMPLOYÉS SURQUALIFIÉS PAR MILLIERS

Les deux chercheurs soutiennent que les entreprises embauchent continuellement des personnes hautement diplômées, mais leur confient des tâches bien en-deçà de leurs capacités. Résultat, les salariés mettent leur « cerveau en veille » alors qu’ils s’attendaient à travailler sur des projets stimulants.

Parfois simplement inutiles ou dénuées de sens, les tâches accomplies peuvent dans certains cas aller à l’encontre des idéaux de l’employé ou carrément nuire à autrui.

Les employés touchés par le brown-out deviennent généralement très irritables et ils se trouvent une foule de prétextes pour s’absenter fréquemment du bureau. Pour eux, le travail devient un véritable fardeau.

Selon les chercheurs André Spicer et Mats Alvesson, le brown-out touche toutes les professions et tous les secteurs d’activité.