OPINION – Les taxes inadéquates pour les travailleurs autonomes

Par Patrice Girard, collaboration spéciale | 10 avril 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Jeune homme les poches de jeans vides.
Photo : eranicle / 123RF

À tous les dirigeants politiques et fiscaux du Québec et du Canada ainsi qu’à tous les travailleurs autonomes du Québec.

Nous, les travailleurs autonomes du Québec, avons toutes sortes de bonnes idées et de services à offrir, mais par la faute d’une politique fiscale inadéquate, restrictive et inadaptée au monde d’aujourd’hui, nous peinons à joindre les deux bouts.

Au Québec, un travailleur autonome ne doit pas dépasser un montant limite de 30 000 $ en facturation totale pour une année fiscale, sans quoi il doit obligatoirement devenir un percepteur de taxes pour les gouvernements en se créant un compte de TPS/TVQ.

Cela engendre un paiement trimestriel élevé de taxes avec des normes rigoureuses et punitives à suivre, ainsi que des frais de comptabilité, trimestriels eux aussi. Ces montants combinés représentent environ l’équivalent du profit net de ces petites entreprises pour cette même période… À moins de refiler la facture aux clients en haussant le coût des produits pour éponger les taxes et les frais, ce qui ne ferait sans doute pas leur bonheur.

Dans ces petits 30 000 $ qui frôlent le seuil de pauvreté, nous devons bien sûr inclure toutes les dépenses engendrées par le seul fait d’offrir des services. Rien à voir avec un revenu net de 30 000 $… Et le coût de la vie ne cesse d’augmenter.

Pourtant, le travailleur autonome comble un besoin et contribue à la croissance économique locale que préconisent tant nos leaders politiques! Même si son chiffre d’affaires augmentait à 40 000 $ par année, il demeure toujours aussi pauvre en tant qu’individu puisque tous ces revenus supplémentaires sont engloutis par la machine gouvernementale et les frais en tous genres qu’elle implique.

DES EFFETS PERVERS

Le travailleur autonome, qui travaille depuis des années à bâtir son entreprise à la sueur de son front, sans compter les heures, vit déjà avec l’incertitude d’un salaire instable. Pour éviter de sabrer dans leurs profits, certains pourraient être tentés de ne pas tout déclarer à l’impôt…

Demandez-vous pourquoi il y a tant de faillites et de commerces qui ferment, laissant des locaux vides partout au Québec! La rentabilité est difficile à atteindre en raison des fardeaux fiscaux et de toutes ces règles, dont celle qui nous occupe aujourd’hui… En cette ère où l’on prône l’achat local et l’autosuffisance, le prix des produits québécois serait beaucoup plus bas si toutes ces normes étaient révisées et adaptées au monde d’aujourd’hui.

Pourquoi ne pas augmenter cette limite à 50 000 $ avant d’obliger les entrepreneurs à ouvrir un compte de TPS/TVQ? On favoriserait ainsi la création de nouvelles entreprises québécoises rentables, qui répondent aux besoins des citoyens.

J’invite tous les travailleurs autonomes, qui doivent certainement se reconnaître dans cette lettre, à la partager afin qu’elle vienne aux oreilles de nos politiciens.

Signé : un travailleur autonome désabusé depuis plusieurs années et qui se demande bien ce que lui réserve l’avenir…

Patrice Girard Mécanicien

Patrice Girard, collaboration spéciale