Quand les travaux routiers influencent la productivité des entreprises

29 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les résultats d’un sondage sur les problèmes de circulation à Montréal mené au mois d’août auprès de ses membres inquiète sérieusement les membres de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Dans ce sondage interne, qui a suscité une participation record, 55 % des répondants ont affirmé que les travaux routiers ont un impact sur la gestion des employés dans leur entreprise.

Le chiffre le plus préoccupant concerne le recrutement. Parmi les répondants qui ont dit que les travaux routiers affectent leur entreprise, 46 % affirment perdre des candidats qui renoncent à postuler sur des postes qui les obligeraient à traverser des ponts.

« C’est grave, indique Florent Francoeur, CRHA, président-directeur général de l’Ordre. Nous sommes déjà dans un contexte de rareté de main-d’œuvre où les entreprises se démènent pour pourvoir certains postes. Montréal ne peut pas se permettre le luxe de perdre des emplois en raison de travaux routiers. »

Les retards et l’absentéisme sont en croissance

L’organisation interne des entreprises est clairement affectée par la situation. Ainsi, 80 % des personnes qui ont dit constater un impact des travaux routiers observent une augmentation des retards des employés. De plus, 51 % d’entre eux disent que quelques employés quittent plus tôt leur travail, alors que 16 % voient beaucoup de leurs employés écourter leur horaire.

Selon 43 % de ces professionnels, les retards vont de 15 à 30 minutes par jour et 24 % d’entre eux remarquent des retards de 30 minutes à une heure par jour.

Quant à l’absentéisme, un phénomène déjà très présent dans les entreprises du Québec, 45 % des personnes concernées indiquent qu’il y en a plus que d’habitude.

L’impact psychologique et sur la productivité se fait ressentir

Quand on demande aux conseillers en ressources humaines agréés si les travaux routiers ont un impact psychologique sur leurs employés, 80 % disent avoir observé du stress, 70 % de la fatigue et 64 % de l’irritabilité.

Devant cette situation, 59 % des professionnels permettent aux employés de répartir différemment leur horaire de travail dans la journée. Ils recommandent entre autres aux gestionnaires de revoir les horaires de travail, de permettre le télétravail ou encore d’encourager le covoiturage.

« Ce sondage, dont les résultats sont très préoccupants, a été mené dans un contexte de vacances. On peut penser que les problèmes ne feront que s’aggraver avec la rentrée. Nous sommes très inquiets pour les entreprises du Québec, qui font déjà face à de nombreux défis », conclut Florent Francoeur.