Carole Morinville arrêtée

16 novembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Carole Morinville a été arrêtée mardi matin à sa résidence de Montréal. La Sûreté du Québec, qui a procédé à son arrestation, a aussi perquisitionné sa propriété, un condominium du chemin de la Pointe-Sud, à l’Île-des-Soeurs.

Selon Radio-Canada, la SQ a procédé à l’arrestation d’une deuxième personne en rapport avec cette affaire et a mené une autre perquisition.

Active depuis une vingtaine d’années, Carole Morinville a fait l’objet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers. L’ancienne conseillère en sécurité financière et conseillère en assurance et rentes collectives est soupçonnée d’avoir floué une soixantaine d’investisseurs, dont la comédienne Karine Vanasse.

Au départ, l’AMF évaluait à 1,5 million $ l’ampleur de la fraude à la Ponzi que la Montréalaise de 50 ans a mise en place. Il était alors question d’une trentaine ou d’une quarantaine de victimes, mais ce nombre atteint maintenant la soixantaine, de sorte que l’ampleur de la fraude présumée devra être revue à la hausse.

En août dernier, Karine Vanasse a déposé une poursuite de 125 000 $ contre la femme qu’elle considérait comme une amie. Selon la requête introductive que la jeune actrice a déposée à la Cour supérieure, elle avait confié cette somme à Carole Morinville en janvier 2010.

Il y a dix ans que la comédienne et la conseillère collaboraient, selon la poursuite, et elles avaient développé une relation intime telle qu’elle avait été invitée au mariage de Morinville, avec son conjoint Roberto Diano, dont les comptes ont aussi été gelés à la demande de l’AMF.

En juillet dernier, Carole Morinville (no de certificat 124 540) a été radiée provisoirement par la comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière.

Le comité de discipline de la Chambre lui reprochait plusieurs infractions à la déontologie, dont celle de s’être attribué une somme de 227 000 $ que lui avaient confiée des clients à des fins d’investissement.

Le fait qu’elle avait déjà des antécédents disciplinaires avait incité la Chambre à intervenir rapidement. La radiation provisoire, qui est une mesure exceptionnelle, avait été ordonnée dans ce dossier en raison de la gravité des gestes qu’on reproche à Carole Morinville et « de la mise en péril de la protection du public que cela occasionne »

Carole Morinville doit comparaître devant le comité de discipline de la Chambre en janvier.

À ses clients, Carole Morinville aurait promis des rendements de 5 % à 15 %, sans jamais mentionner sur quels titres elle souhaitait investir. Quand on lui demandait des relevés, elle les fabriquait, selon l’AMF.

Carole Morinville avait déjà été rappelée à l’ordre dans le passé, à l’époque de la Commission des valeurs mobilières du Québec, mais pour des infractions mineures.

Avec La Presse Canadienne