Comment donner plus de valeur à son investissement

Par Christian Benoit-Lapointe | 17 avril 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(17-04-2007)C’est à la suite d’une proposition d’une participante lors de son assemblée annuelle que Gestion FÉRIQUE a développé une façon originale de donner encore plus de valeur aux 1,3 milliard d’actifs qu’elle a sous gestion. Conseiller.ca a rencontré sa directrice générale Fabienne Lacoste.

Avec sa nouvelle politique d’investissement socialement responsable, Gestion Férique met le poids de ses 1,3 milliard de dollars d’actifs sous gestion au service de ses valeurs. Sa politique touche deux grands volets soit, d’un côté, la gouvernance et l’indépendance des membres du conseil de même que la rémunération excessive des dirigeants et, de l’autre, l’environnement et l’éthique sociale.

Afin que ses valeurs soient en harmonie avec ses objectifs de placement, Gestion Férique a choisi d’exercer elle-même ses droits de vote lors des assemblées annuelles des sociétés. Cette solution n’a pas d’impact sur le rendement – car les gestionnaires continuent de choisir les titres –, mais fait réfléchir les dirigeants. «Auparavant, les gestionnaires exerçaient eux-mêmes le droit de vote et souvent, leur analyse du vote se faisait en fonction de la période qu’ils prévoyaient détenir le titre et/ou la valeur économique du titre», évoque Fabienne Lacoste. Par exemple, si un vote demande à une société de produire un rapport sur l’incidence environnementale d’une usine ou un projet, le gestionnaire se demandera peut-être si c’est pertinent à l’égard de ses objectifs. «Alors que nous, on regarde plus à long terme, selon nos valeurs et notre politique.» Cette prise en charge élimine aussi la possibilité que, lorsque plusieurs gestionnaires gèrent le même fonds, le même gérant de fonds se trouve à annuler son vote en étant à la fois pour et contre la même proposition…

L’exercice du droit de vote est délégué au Groupe investissement responsable, une entreprise spécialisée dans le domaine. « Ils connaissent notre politique de droit de vote, explique Fabienne Lacoste. Donc, ils nous soumettent les propositions avec leur analyse et les raisons pour lesquelles ils votent pour ou contre chacune d’elles. J’ai toujours un délai pour dire que je ne suis pas d’accord avec leur conclusion, mais ce n’est jamais arrivé jusqu’à maintenant. »

500 G$ dans la balanceGestion FÉRIQUE(pour Fonds d’épargne retraite des ingénieurs du Québec)est parmi les premiers gérants de fonds à disposer d’une telle politique, mais il n’est pas le seul. La Caisse de dépôt et placement du Québec et des caisses de retraite mettent aussi l’épaule à la roue. À l’échelle canadienne, c’est plus de 500 milliards de dollars d’actifs qui sont gérés de façon socialement responsable, une croissance fulgurante par rapport aux 65,5 G$ gérés de cette manière en 2004. Cette voix est-elle entendue?

Fabienne Lacoste croit que oui. Elle perçoit que les sociétés sont plus attentives. « Il est faux de dire que les votes à caractère social n’ont pas d’impact lorsqu’ils obtiennent 10-20%, car on voit quand même des compagnies modifier des comportements par la suite.»

Gestion FÉRIQUE parle d’expérience, car l’idée d’implanter une politique d’investissement socialement responsable a germé lors de son assemblée il y a deux ans. Une participante s’était levée pour faire une proposition, se rappelle Fabienne Lacoste. « L’idée originale était d’avoir un fonds éthique, mais en comparant notre fonds d’actions et les fonds d’actions éthiques, on a réalisé que la majorité de nos 10 ou 15 principales positions sont à peu près les mêmes, le marché canadien n’étant pas très diversifié. On est donc arrivé à la conclusion qu’on aurait plus de poids en maintenant notre fonds tel quel et en exerçant un vote plus strict. Aujourd’hui, tous nos fonds votent de façon socialement responsable. »

Liens externes:
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Groupe investissement responsable
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Christian Benoit-Lapointe