Financement hypothécaire : un guide gratuit pour aider vos clients

Par André Giroux | 1 juin 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le jour même où la Banque du Canada hausse ses taux et où on apprend que l’endettement hypothécaire des Canadiens bat tous les records (910 milliards de dollars, un bond de 27 % par rapport au précédent), l’organisme Option Consommateurs et l’Association professionnelle des notaires du Québec lancent Lumière sur le financement hypothécaire. Ce guide gratuit d’une vingtaine de pages fait le tour des principaux concepts dans ce domaine et offre une foule de conseils pratiques pour éclairer les propriétaires, nouveaux et actuels.

« L’an dernier, nous avons reçu en consultation budgétaire un plus grand nombre de propriétaires de maison que l’année précédente, soit 13 % de nos clients comparativement à 8 %. En raison de la hausse des taux d’intérêt, tout porte à croire que la situation financière de nombreux propriétaires de maison va se détériorer. Nous nous sommes donc joints à l’Association professionnelle des notaires du Québec afin de donner la meilleure information possible aux acheteurs de maison », explique Claire Harvey, rédactrice en chef du Service d’agence de presse d’Option consommateurs et auteure du guide.

En quoi consiste le financement hypothécaire ? Quels sont les différents types de produits ? Quels pièges ou risques comportent-ils ? À combien s’élève la mise de fond minimale et comment la financer ? Quand et comment renégocier son prêt ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles répond la brochure.

Disponible dans les caisses Desjardins participantes et en ligne, le document vulgarise pour le lecteur moyen la différence entre le prêt hypothécaire fermé, convertible et ouvert, de même que le taux fixe et variable, avec une possible combinaison de ces deux options.

Le guide consacre quelques pages à l’acte de garantie hypothécaire, aussi connu sous le nom d’hypothèque « parapluie ». Ce nouveau produit regroupe tous les emprunts à la même institution financière sous le chapeau du prêt hypothécaire. Il facilite ainsi l’obtention de crédit. Le hic, c’est que si l’emprunteur change d’institution financière, il pourrait devoir rembourser toutes les dettes sous le parapluie, y compris celles du coemprunteur s’il y a lieu.

« Souvent, mentionnent les deux organismes, le consommateur se rend compte qu’il s’apprête à signer un tel contrat seulement une fois arrivé chez le notaire, lorsqu’il est trop tard pour négocier avec son prêteur ou une autre institution financière. »

Lumière sur le financement hypothécaire offre aussi trucs et astuces au consommateur pour l’aider à mieux s’y retrouver sans trop s’endetter.

Quelques conseils et exemples :

La brochure donne un truc pour obtenir un REER par emprunt et ainsi accéder au Régime d’accès à la propriété, mais prévient : « Si vous n’avez pas été en mesure d’épargner jusqu’à maintenant, vous risquez d’être incapable de rembourser à la fois votre hypothèque et votre REER. »

Aux acheteurs qui ne disposent pas de la mise de fonds initiale de 5 %, certaines institutions financières offrent une remise en argent de 5 % dans le cadre du programme qu’assure la SCHL ou Genworth Financial Canada. Elles imposent leurs conditions, aussi! Ce qui implique évidemment des coûts directs ou indirects. « La remise peut s’avérer nettement inférieure aux intérêts qui devront être payés sur le prêt. Avant d’opter pour cette formule, suggèrent les auteurs, pensez-y sérieusement, car en vous endettant autant, vous risquez de ne pas pouvoir joindre les deux bouts. »

Concernant la capacité d’emprunt, « encore une fois, il vous faut user de prudence. L’institution financière évalue le prêt qu’elle peut vous accorder selon des critères bien précis, qui ne tiennent pas nécessairement compte de vos habitudes de vie. »

Quant à la marge de crédit hypothécaire, moins coûteuse que la marge de crédit classique, elle « offre beaucoup de souplesse, estiment Option consommateurs et l’Association professionnelle des notaires du Québec. On peut rembourser la marge à son rythme, soit payer seulement les intérêts (ce qui est fortement déconseillé) ou la rembourser intégralement. En revanche, il faut faire preuve de beaucoup de discipline. Si on ne paye pas le capital, ce type de financement peut avoir des répercussions néfastes à long terme sur ses finances personnelles. De plus, il faut se rappeler qu’une marge de crédit n’est pas un prêt à terme et que le prêteur peut en exiger le remboursement pour tous les motifs prévus au contrat. »

Téléchargez le guide Lumière sur le financement hypothécaire (en PDF).

André Giroux