Fraude financière : les préretraités, des cibles de choix

Par Ronald McKenzie | 8 juillet 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Vos clients qui craignent de manquer d’argent à la retraite pourraient constituer une cible de choix pour les fraudeurs financiers, préviennent les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).

Les préretraités dans la cinquantaine, particulièrement, font face à davantage de responsabilités. Non seulement doivent-ils planifier leur retraite, mais, pour bon nombre d’entre eux, ils ont encore des enfants à charge. Certains doivent également assumer la charge de parents vieillissants qui n’ont pas épargné suffisamment d’argent en prévision de la retraite.

Ces responsabilités font en sorte qu’un grand nombre de préretraités craignent éventuellement manquer d’argent durant leur retraite. « Les fraudeurs exploitent cette crainte en faisant valoir des placements à rendement élevé et à faible risque. En fait, ces placements sont généralement des produits très risqués qui ne répondent pas aux besoins des personnes cherchant à protéger leur avoir à l’approche de la retraite », disent les ACVM.

Souvent attirés dans des pseudo-séminaires sur l’investissement, où des présentateurs convaincants excellent à vendre sous pression, les consommateurs se font offrir des titres faisant l’objet d’une dispense de prospectus.

Certes, la distribution en dispense de prospectus est permise, mais dans des conditions bien précises et à l’intention d’une clientèle avisée et fortunée. Or, ce n’est pas le cas ici.

L’escroquerie commence habituellement par une invitation non sollicitée à investir dans une entreprise prometteuse qui est sur le point d’émettre des actions. Il se peut que l’on dise que ce type de placement n’est offert qu’aux personnes très riches, mais qu’une exception pourrait être faite dans le cas de vos clients. Le simili promoteur exigera que vos clients signent des documents dans lesquels ils doivent inscrire de faux renseignements concernant leur situation financière, de manière à faire croire qu’ils sont des investisseurs avisés.

« Si vous devez mentir au sujet de votre situation financière avant de pouvoir investir, c’est que vous vous exposez probablement à un risque inutile », disent prudemment les ACVM. En fait, les personnes viennent probablement d’embarquer dans un stratagème où ils perdront leur argent, en tout ou en partie.

Un autre genre d’arnaque consiste à inciter les préretraités à investir à l’étranger, en faisant miroiter des rendement élevés et la possibilité d’éluder l’impôt.

L’ennui, et il est de taille, c’est qu’il est terriblement difficile de récupérer des fonds placés à l’étranger sous le contrôle d’autrui. En outre, le rendement élevé qui est promis s’accompagne d’un risque élevé de perdre tout l’argent qui a été investi. Qui plus est, si les économies d’impôt promises reposent sur une fraude, « le gouvernement pourrait vous obliger à payer des impôts rétroactifs avec intérêts et pénalités », soulignent les ACVM.

Si vos clients vous font part de telles invitations, exhortez-les à les ignorer. Ils devraient également communiquer avec l’Autorité des marchés financiers afin de vérifier si le promoteur est bel et bien inscrit et s’il a déjà fait l’objet de mesures disciplinaires.

Ronald McKenzie