Impôt des conseillers : un outil gratuit

Par Bernard Viau | 31 mars 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Andrei Krauchuk / 123rf

Chaque année, au début de mars, un poids s’abat sur mes épaules quand je pense à ma déclaration d’impôt. En tant que conseillers en services financiers, nous avons un devoir envers nos clients, celui de bien savoir comment minimiser notre propre facture fiscale.

Tous les conseillers avec lesquels j’ai travaillé pensent qu’ils paient trop d’impôt et c’est souvent vrai. En tant que travailleur autonome, vous pouvez déduire plusieurs dépenses de vos revenus.[1] Vous devez donc garder toutes vos factures et les classer avec soin. Pour ce faire, je vous propose un outil simple et efficace : un fichier Excel que j’ai mis au point et que je vous partage.

LA SITUATION ACTUELLE

Presque tous les conseillers que j’ai connus pourraient payer moins d’impôt s’ils s’organisaient autrement. Certains mettent encore toutes leurs factures dans une grande enveloppe brune qu’ils abandonnent à leur comptable, car ils manquent de temps pour s’occuper de ça, disent-ils. Au cours d’une carrière comme conseiller, vous pouvez vous attendre à être inspecté par le fisc au moins deux fois d’après moi. Si vos relevés de dépenses sont mal tenus, vous aurez une très mauvaise surprise le jour où vous subirez une vérification. Chacun sa méthode, mais voici la mienne.

RÉSUMÉ FISCAL POUR LE CONSEILLER

Votre véhicule est probablement votre plus grosse dépense déductible. La somme à déduire de vos revenus est calculée en fonction du kilométrage parcouru dans le cadre du travail. Les frais courants de voiture sont : la location mensuelle (s’il y a lieu), l’essence, les réparations, les frais de stationnement, l’assurance CAA, l’assurance automobile, le permis de conduire et les frais d’immatriculation.[2] Vous pourrez normalement déduire de 70 à 80 % des dépenses reliées à votre véhicule. Vous aurez donc besoin d’un registre automobile bien détaillé.[3]

Pour ma part, je note le kilométrage parcouru pour mon travail chaque jour et je mets les factures déductibles dans une pochette. Une fois par semaine, je les classe et les colle une par une sur les pages d’un dossier que j’ai intitulé Impôt en cours. À la fin du mois, j’inscris les sommes dépensées et le kilométrage quotidien dans mon fichier Excel.

Le 31 décembre, je note le nombre de kilomètres indiqué sur mon odomètre pour le soustraire du kilométrage inscrit l’an dernier à pareille date; j’ai ainsi le kilométrage total parcouru durant l’année. En janvier, je photocopie chacune des pages où mes reçus de dépenses sont collés, car l’encre thermique disparaît en quelques mois.

Lorsque j’ai enfin reçu tous les feuillets d’impôt de mes employeurs, je peux commencer à préparer mes états de comptes de dépenses.

La majorité de vos autres dépenses sont déductibles à 100 % : les frais de papeterie, de téléphone cellulaire, de publicité, d’abonnement à des revues financières, les cotisations et permis professionnels, les frais de poste, les formations avec UFC, les intérêts sur les emprunts pour l’achat de clientèle, les frais de bureau, les frais d’amortissement, sans oublier l’assurance responsabilité auprès de votre employeur.

Les conseillers qui engagent quelqu’un pour les aider dans les tâches administratives peuvent déduire 100 % du montant versé en salaire. Mais attention : votre assistant doit être un travailleur autonome, pas un employé. D’ailleurs, si votre conjoint ou votre enfant majeur ne travaille pas, vous devriez l’engager à cette fin. Parlez-en avec votre comptable.

Une dépense qu’on oublie souvent demeure les frais de représentation. Si vous rencontrez un client dans un restaurant pour parler affaires, votre facture et le pourboire sont déductibles de vos revenus à hauteur de 50 %. Frais d’hébergement, de restauration et de bar peuvent également vous aider à réduire la facture d’impôt, mais vous devrez bien documenter ces dépenses.

Une colle : la bouteille de vin que vous achetez pour un client est-elle déductible à 50 % ou à 100 %? Parlez-en à un conseiller aguerri. Les déductions pour frais de représentation sont toujours à utiliser avec précaution car elles attirent l’attention de Revenu Canada lors des vérifications.[4]

Je vous recommande de faire affaire avec un vrai comptable pour vos rapports d’impôts, et ce, même si cela vous coûte plus cher. Il fera diminuer la probabilité d’une vérification du fisc.

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UTILISER VOTRE GESTIONNAIRE DE DÉPENSES

Ce n’est pas un logiciel de comptabilité, ce n’est pas non plus un logiciel pour votre déclaration d’impôt, mais il vous simplifiera beaucoup la vie pour calculer vos dépenses. Laissez votre comptable s’occuper des frais d’intérêts, de l’amortissement, de la TPS/TVQ et autres aspects particuliers.

Instructions :

Les cellules en bleu contiennent des formules, il ne faut pas les changer. Les deux informations de base requises sont en jaune : votre kilométrage de départ et l’année désirée (entrer le 1er de l’an). Vous pouvez vous faire deux copies de ce fichier, une pour 2015 et une pour 2016.

Pour vous montrer comment il fonctionne, j’ai inscrit des données fictives dans les cellules du 5 janvier. Pour entrer vos propres informations, vous n’avez qu’à effacer le contenu de ces cases.

Bernard Viau est un conseiller à la retraite.


[1] Étudiez l’incontournable Planiguide fiscal 2015-2016, sans oublier les dépenses liées à un emploi [2] Frais de voiture : Agence de revenu du Canada, Impôt rapide, frais de location [3] Registre d’utilisation d’une voiture [4] Le père de mon premier amour d’adolescent était un vérificateur d’impôt passionné.

Bernard Viau