Les conseillers peinent à gérer leur anxiété

Par La rédaction | 11 novembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme qui respire dans un sac de papier.
Photo : jovanmandic / 123RF

Alors que les marchés sont à leurs sommets, les conseillers craignent une chute brutale et ne savent plus à quels saints se vouer. Doivent-ils adopter une stratégie défensive au risque de freiner les performances de leurs portefeuilles et s’attirer l’ire de leurs clients, ou rester investis en priant qu’il n’y ait plus jamais de chute des marchés?

Afin de répondre à cette anxiété, Investopedia s’est tourné vers Jon Robinson, PDG et cofondateur de Blueprint Investment Partners, un gestionnaire d’actifs qui assure avoir trouvé la solution. Selon lui, les conseillers doivent se détacher de leurs émotions et pour cela, quoi de mieux qu’un système tel que le suivi de tendances ?

Jon Robinson affirme avoir effectivement entendu que l’anxiété se propageait comme une trainée de poudre chez les conseillers dont l’instinct leur crie que le marché haussier a duré trop longtemps et qu’une forte baisse ou un crash est imminent. Il rapporte que certains conseillers détiendraient jusqu’à 50 % de liquidités parce qu’ils ont l’impression que « la fête boursière est en train de se terminer ».

Pour lui, le problème principal découle des émotions. Comme c’est le cas pour le client, ces dernières constituent l’obstacle principal à la réussite en investissement.

Selon Jon Robinson, il faut donc trouver un moyen de les éliminer en adoptant un processus basé sur des règles qui dicteront leur réponse aux différents environnements de marché. Un système qui prendrait les décisions à la place des conseillers en déterminant à l’avance quand et où entrer sur le marché, et quand et où en sortir. Pour lui, ce système n’est autre que le suivi de tendances.

« Il permet de capter les hausses lorsqu’une classe d’actifs grimpe, mais aussi de se retourner rapidement lorsque les conditions changent pour se protéger contre des pertes à la baisse potentiellement catastrophiques », résume-t-il.

Il voit ainsi nombre davantage à une telle approche :

  • c’est un moyen fiable de se protéger contre les fortes baisses du marché, mais il ne s’agit toutefois pas d’une stratégie défensive en tant que telle, puisqu’elle s’adapte également à des environnements de marché à la hausse et permet ainsi de ne pas « surpayer » la protection contre la baisse;
  • elle est intrinsèquement favorable à l’impôt, d’après lui, car elle permet de vendre rapidement les titres en recul et de conserver indéfiniment les positions gagnantes si la tendance ne change pas;
  • elle permet de rester objectivement investi plus longtemps que ce que les émotions seules du conseiller ne lui auraient permis;
  • et elle peut être appliquée sur l’ensemble des classes d’actifs, aux véhicules d’investissement passifs et même aux actions individuelles, ce qui permet une diversification solide.

« Je ne veux pas passer pour un robot, mais plus vous pouvez éliminer les émotions humaines du processus décisionnel, mieux c’est. La réponse à votre question est donc : données, recherche et information », martèle Jon Robinson.

Selon lui, cette stratégie permet également de faire face aux événements nouveaux et imprévus, comme l’inflation, un autre phénomène qui inquiète beaucoup les conseillers et rend le portefeuille 60/40 traditionnel quelque peu désuet.

La rédaction