Les régimes de retraite et les leçons de la crise financière

Par Ronald McKenzie | 8 septembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La crise financière de 2008-2009 a donné des sueurs froides aux promoteurs des régimes de retraite canadiens. Un sondage mondial mené cet été par la firme Pyramis Global Advisors confirme cette crainte. Il met également en lumière les leçons que les administrateurs de régimes à prestations déterminées ont tirées du choc économique et financier.

Au Canada, trois constats se dégagent de façon prépondérante. Une forte majorité de gestionnaires interrogés estiment que les régimes de retraite canadiens doivent :

1. Accroître la protection contre les pertes pour leurs portefeuilles de placement.

2. Mieux équilibrer l’actif et le passif.

3. Améliorer leurs pratiques en matière de gestion des risques.

Les personnes sondées sont d’abord préoccupées par le ratio de solvabilité de leur régime (23 %). On peut les comprendre. En 2008, ce ratio se chiffrait à 97,1 %. Une fois la crise passée, il avait descendu à 89,5 %.

Les autres sources d’inquiétude sont le faible rendement des placements (18 %) et la volatilité du ratio de capitalisation (14 %). Pour se prémunir contre les trop fortes variations de la valeur de leur actif, les promoteurs de régimes canadiens font de plus en plus appel à des techniques et des outils de gestion des risques sophistiqués.

La diversification au moyen d’autres catégories d’actifs, l’utilisation de la couverture de risques de change et l’adoption d’une approche d’investissement axée sur le passif sont quelques-uns des moyens qu’ils emploient pour contrecarrer les excès de la volatilité. « Les promoteurs expriment également leur intention de continuer à diversifier leurs portefeuilles au moyen de titres à revenu fixe », souligne Pyramis.

Questionnés sur les défis à relever relativement à leur régime à prestations déterminées, les dirigeants ont indiqué que la nécessité de mieux équilibrer l’actif en fonction du passif (39 %) représentait leur défi prioritaire. Ils ont également mentionné le contrôle du coût total du régime (21 %) et les problèmes de suivi des risques associés aux portefeuilles regroupés (16 %).

Plus du tiers (35 %) des participants prévoient que, dans 10 ans, la répartition de leur portefeuille s’orientera davantage vers les titres à revenu fixe et les « stratégies immunisées », alors qu’environ 22 % d’entre eux estiment que la tendance penchera fortement vers les autres catégories d’actifs. D’autre part, 19 % des promoteurs s’attendent à ce que les répartitions deviennent davantage mondiales, alors qu’une proportion similaire croit plutôt que les combinaisons d’actifs traditionnelles continueront d’être utilisées.

Que devront faire les gestionnaires pour assurer le succès à long terme de leurs régimes à prestations déterminées ? Voici quelques-unes des suggestions qu’ils ont formulées :

  • Mettre en oeuvre une protection contre les pertes.
  • Renforcer la gestion des risques.
  • Accroître la diversification.
  • Rationaliser le processus de prise de décisions stratégiques. Et
  • Améliorer le rapprochement entre l’actif et le passif.

Ronald McKenzie