Où investir en 2010

Par Sophie Stival | 14 décembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Après la reprise boursière des trois derniers trimestres, où devriez-vous placer les économies de vos clients en 2010? Selon Andrew Milligan, gestionnaire des actifs mondiaux d’Investissements Standard Life, les rendements de la prochaine année seront fonctions de trois facteurs: les bénéfices des entreprises, l’inflation et les politiques monétaires.

Attention à l’inflationGrâce à des taux d’intérêt historiquement bas, les banquiers centraux souhaitent que la locomotive économique reparte, et surtout, le marché de l’emploi. Mais «l’inflation restera une préoccupation pour eux en 2010», affirme le patron de la stratégie globale chez Investissements Standard Life. «Des facteurs temporaires pourraient aussi causer des hausses subites dans l’indice principal des prix à la consommation», poursuit-il.

«Tout comme au début des années 1990, cette année sera celle du retour au travail des chômeurs, ce qui est bon pour les profits des entreprises, mais peut-être pas aussi favorable pour la consommation. En fait, le défi auquel font face les banques centrales et les gouvernements sera de retirer toute cette liquidité sans heurter l’économie», explique M.Milligan

Privilégier les marchés émergentsBien que les profits des entreprises croîtront, M.Milligan doute que cette croissance soit aussi élevée que les marchés l’anticipent.

«Les marchés prévoient une croissance de ces bénéfices de 20% à 25% au cours de la prochaine année. La principale question est de savoir si ces entreprises et les marchés boursiers seront exposés aux marchés étrangers plus exubérants ou à leur marché domestique au potentiel de croissance plus faible.» Selon M.Milligan, deux tiers des profits boursiers de l’Angleterre proviennent des marchés outre-mer.

Le meilleur pari serait donc d’investir directement dans les marchés émergents, qui offrent un rendement potentiel beaucoup plus attrayant, selon le groupe de recherche de Gestion de patrimoine UBS.

Cette catégorie d’actif (actions marchés émergents) devrait générer un rendement aux alentours de 15% l’an prochain. En comparaison, on s’attend plus près de 10%, incluant les dividendes pour les marchés développés.Selon le groupe de recherche d’UBS, les investisseurs doivent demeurer exposés aux titres de société pour les premiers mois de 2010. «Au cours de l’année, il sera important de réévaluer si la cadence des bénéfices des entreprises confirme les pronostics.»

Investir au Canada: du pareil au même?Si la performance des pays émergents est aussi forte que prévu, les prix des matières premières progresseront également, ce qui selon UBS, sera une bonne source de diversification. Puisque la plupart des ressources naturelles sont évaluées en dollars US, une hausse des prix pourrait affaiblir encore plus le billet vert. Christian Godin, vice-président principal chez Montrusco Bolton, faisait remarquer dans un article paru le 19 novembre dans La Presse: «Si l’on mise sur une croissance mondiale, il faut conserver une exposition aux pays émergents par des investissements dans le secteur des ressources.De par sa composition, sa réglementation et sa profondeur, le marché canadien offre cette possibilité. Les secteurs de l’énergie, des matières premières et des financières sont les plus représentés à la Bourse de Toronto. Voilà une diversification intéressante dans le contexte actuel.»

Marché obligataire à la merci des hausses de tauxLa reprise mondiale aura lieu, croit la banque UBS, bien que le chemin puisse être sinueux. Les hausses de taux seront donc inévitables. Il reste à voir quand elles auront cours et si leur «timing» ne sera pas néfaste pour l’économie dans son ensemble.Dans un tel contexte, les obligations gouvernementales ne seront pas très performantes. UBS recommande de réduire la proportion de revenus fixes dans le long terme spécialement. Pour les investisseurs plus anxieux, certaines obligations de sociétés de qualité (corporate investment-grade) procurent encore des rendements intéressants compte tenu du risque.

Adaptation libre d’un texte paru dans Advisor.ca

Sophie Stival