Placement : les risques liés à la chasse aux revenus

14 octobre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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A green piggy bank on blue background, shot slightly from the side

De plus en plus d’investisseurs rééquilibrent leurs portefeuilles pour qu’ils produisent davantage de revenus. C’est une bonne initiative, mais il faut être attentif aux risques que cela comporte, dit Ted Rechtshaffen, planificateur financier et chroniqueur au quotidien The Globe and Mail. Il attire notre attention sur trois d’entre eux.

1. À rendement élevé, risque supérieur Des sociétés commerciales émettent des obligations portant des coupons de 7 %. Intéressant ! Mais voilà, un tel rendement est inévitablement associé à un risque supérieur à la moyenne. Si ces sociétés lancent de telles obligations, c’est que le marché est conscient de la qualité passable des titres et exige en retour une rémunération à la hauteur du risque encouru. Donc, les investisseurs ne doivent pas être hypnotisés par les rendements alléchants de certains titres d’emprunt.

2. L’exposition excessive au marché immobilier Avec les fiducies de redevances énergétiques, les fonds de placement immobilier constituent les instruments d’investissement les plus importants de l’univers des fiducies de placement. Lorsque ce secteur a connu une forte popularité, au lendemain de l’éclatement de la bulle des titres technologiques, il était courant de voir des portefeuilles d’épargne-retraite contenir 50 % de fiducies de redevances énergétiques et de fonds de placement immobilier, souligne Ted Rechtshaffen. Ce faisant, ces investisseurs exposaient leur capital à des risques indus.

La tentation de réinvestir les fonds de placement immobilier demeure toujours forte. En effet, cette catégorie d’actifs enregistre + 20 % depuis le débit de l’année, certains fonds affichant même + 50 %. Or, la hausse prévue des taux d’intérêt en 2011 et la surcapacité de l’offre d’espaces commerciaux à louer pourraient plomber le rendement des fonds de placement immobilier au cours de prochains mois. Certes, les porteurs de parts continueraient à recevoir les distributions mensuelles (bien que cela ne soit pas garanti), mais la valeur de leur placement pourrait diminuer de manière marquée. C’est donc un pensez-y bien, dit Ted Rechtshaffen.

3. Plus de revenus, plus d’impôt Les retraités qui préparent leur budget doivent s’assurer, bien sûr, que leurs revenus soient égaux ou supérieurs à leurs dépenses. Dans bien des cas, on privilégiera l’accroissement des revenus à la compression des dépenses pour réussir à boucler ses fins de mois. Il importe alors de mesurer l’impact fiscal d’une telle stratégie. Si la source principale des revenus de retraite se situe dans un compte enregistré, il n’y a pas vraiment de problème. Mais si elle se trouve dans un compte non enregistré, il peut y avoir un os. En effet, pour dégager 1 $ supplémentaire de revenu net d’impôt, il faudra que les placements en rapportent davantage, la différence étant retenue par le fisc. Cela pourrait inciter les retraités à courir des risques inutiles. Le jeu en vaut-il réellement la chandelle ?, demande le chroniqueur.

Dans son esprit, la réponse est non.