Relève : Attention, ils débarquent! (partie 2)

Par Didier Bert | 9 décembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Courtier en assurance de dommages

    • – Il ne peut offrir que des produits portant sur les biens et la responsabilité civile d’un particulier, d’un travailleur autonome ou d’une entreprise. Il peut aussi assurer les immeubles d’habitation comptant au plus six logements.
    • – Formation requise : obtenir le certificat délivré par l’Autorité des marchés financiers (AMF), après avoir suivi une AEC ou un DEC en assurance et services financiers, et avoir réussi l’examen de l’AMF.
    • – Rémunération médiane annuelle : entre 45 000 et 50 000 $
    • – 6743 courtiers étaient actifs au Québec en 2012.

Sources : Chambre de l’assurance de dommages (ChAD), AMF, Emploi-Québec.

Jessica Désilets, coutière en assurance de dommages

« Il faut surtout vouloir donner le meilleur au client. C’est ça la vente en 2013! »

Sans elle, ses clients ne pourraient pas gagner de contrats publics. Au sein du cabinet PMT Roy de Québec depuis deux ans et demi, Jessica Désilets négocie avec des assureurs pour qu’ils apportent une caution à des entrepreneurs de la construction, de l’entretien et du déneigement. Ils en ont besoin pour répondre aux appels d’offres publics. « J‘ai développé ce créneau chez mon employeur, mais je peux aussi conseiller les entreprises en matière de responsabilité civile. »

Pour convaincre l’assureur, la courtière âgée de 29 ans défend les états financiers de ses clients. Et elle doit faire vite. « Si l’entrepreneur en construction n’arrive pas à temps avec tous ses documents, il perd toute possibilité de décrocher le marché. »

Jessica Désilets doit tout à la fois offrir du service et travailler sous pression. « Il faut être dévoué et fonceur, résume-t-elle. Vendre aujourd’hui, ce n’est pas comme il y a 20 ans. La vente se fait par le conseil, pour aider quelqu’un. Il faut surtout vouloir donner le meilleur au client. C’est ça la vente en 2013! »

Le plus difficile reste de trouver une caution lorsque les états financiers de l’entreprise ne sont pas bons. Et quand Jessica y parvient, la compétition est si féroce qu’il faut toujours proposer mieux que le concurrent, soit par le tarif, soit par une plus-value dans le service apporté. « Je ressens une grande fierté quand je réussis à faire quelque chose que le client n’avait jamais obtenu avant. »

Cette force de caractère lui a permis de remporter le prix Marcel-Tassé 2012 pour l’encouragement de la relève, décerné par la Chambre de l’assurance de dommages (ChAD).

L’avis du professionnel confirmé Michel Auger, président d’AGMA Assurances

« J’ai débuté en assurance de dommages il y a 25 ans. De nos jours, les poursuites juridiques sont de plus en plus fréquentes. Cette tendance vient des États-Unis, et elle s’amplifie avec la mondialisation : les produits d’une entreprise peuvent aller partout dans le monde, ce qui expose à davantage de risques.

Aujourd’hui, les jeunes ont tendance à choisir la facilité. Ils recherchent de gros salaires, de gros postes, même en sortant de l’école sans expérience. Alors ils changent souvent d’employeur. Mais à force, ils subissent la pression des objectifs sans avoir l’expérience nécessaire pour les atteindre, ce qui peut les écœurer du métier.

Quand on débute, il faut accepter de commencer au bas de l’échelle, et gravir les étapes une à une. Prenez le temps de choisir un environnement qui vous plaît. Choisissez aussi votre employeur : c’est ce qui va faire que vous allez aimer votre métier.

Dans un petit cabinet, le débutant peut toucher à tout, alors qu’il sera plutôt spécialisé au sein d’une structure plus grande. Aussi, l’assurance aux particuliers s’offre de plus en plus en ligne. Le représentant qui veut rencontrer des clients devrait se tourner vers l’assurance des entreprises, dont les besoins sont plus complexes. »

À lire : À la rencontre de débutants : Jessica Désilets, courtière en assurance de dommages

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Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.