Six signes précurseurs de l’affaissement d’une action

Par Ronald McKenzie | 20 octobre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
5 minutes de lecture

Les entreprises cotées en Bourse dont les bénéfices vivotent, qui ne produisent pas de fonds autogénérés et dont le bilan n’est pas sain ne valent la peine qu’on y investisse. Cela est entendu.

Cependant, d’autres signes peuvent présager des lendemains qui déchantent sur les parquets boursiers… et dans les portefeuilles de vos clients. Le chroniqueur Glenn Curtis, du site Investopedia, en passe six en revue.

1. Rater une cible des bénéfices déjà abaissée Régulièrement, des entreprises doivent annoncer une diminution de leurs prévisions de bénéfices. Cette mauvaise nouvelle survient lorsque les conditions économiques se dégradent ou qu’un événement négatif inattendu vient perturber le cours des activités. En soi, cela n’est pas dramatique. Sauf que les dirigeants ont intérêt à être précis dans la réévaluation de leurs profits. En effet, s’ils publient des résultats inférieurs à ceux qu’ils ont déjà réduits, deux conséquences désagréables risquent de se produire. D’une part, les investisseurs institutionnels pourraient remettre en question leurs placements dans ces entreprises. D’autre part, les analystes financiers pourraient perdre confiance dans ces actions et en recommander la vente. Si ces deux conséquences arrivent en même temps, le cours de l’action en prendra sérieusement pour son rhume.

2. Les ventes des actionnaires initiés Parce qu’ils ont besoin d’argent pour acheter une nouvelle maison, financer les études de leurs enfants ou simplement payer leurs impôts, les actionnaires initiés vendent fréquemment des actions qu’ils détiennent dans leurs propres entreprises. Ici aussi, ce n’est pas dramatique en soi. Mais certaines ventes d’initiés doivent être interprétées comme un signal d’alarme. Par exemple, lorsque les cadres supérieurs liquident leurs titres presque en même temps, il y a de quoi faire sourciller. Ou encore, plus subtil, quand des membres de la direction se départissent de leurs actions au moment où leur cours atteint un creux de l’année, il faut faire attention. « Ils lancent ainsi le message que leur argent sera mieux utilisé ailleurs que dans leur propre firme », dit Glenn Curtis. Ce n’est peut-être pas le cas. Mais les apparences laissent supposer le contraire.

3. L’abandon des perspectives Les dirigeants d’entreprises ont un grand défi à relever lorsqu’ils doivent annoncer leurs perspectives de revenus et de profits. En effet, toute la communauté financière reste suspendue à leurs lèvres. Leur tâche est d’autant plus lourde que le quotidien d’une entreprise peut être affecté par mille et un facteurs. Cependant, ils sont payés pour fournir aux investisseurs des estimations de revenus et de bénéfices pour les trimestres à venir. S’ils décident d’y passer outre, c’est qu’il y a anguille sous roche dans l’entreprise. Cela peut signifier que la haute direction ne sait tout simplement pas quels seront les revenus et les bénéfices futurs de l’entreprise, ou que les conditions macroéconomiques l’empêchent d’établir un pronostic (même imprécis) de l’état de sa situation financière. Dans les deux cas, l’affaire est grave, et l’action risque d’écoper, souligne Glenn Curtis.

4. La diminution du dividende Voici un signe qui trompe rarement. Une société qui réduit son dividende sera inévitablement punie en Bourse. Souvent, elle commence par prendre cette initiative avant de faire des mises à pied, de fermer des usines et de vendre ses actifs.

5. L’arrêt du rachat des actions Une entreprise qui procède au rachat de ses propres actions sur le marché consolide la position de ses actionnaires. Cela veut dire qu’elle a de l’argent en banque et qu’elle prend les mesures nécessaires pour éviter la dilution de son actionnariat. À l’inverse, lorsqu’elle met fin au rachat de ses actions, c’est habituellement pour deux raisons : ses coffres sont à sec, ou elle estime que ses titres n’en valent plus la peine. Quelle que soit le véritable motif, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour les actionnaires.

6. Le manque d’innovation Les entreprises qui connaissent du succès sont celles qui dominent leur secteur grâce à des produits novateurs et à une offre diversifiée. Celles qui n’investissent pas en recherche et en développement sont condamnées à être la remorque des firmes concurrentes. L’article en vogue l’an dernier a de fortes chances d’être périmé cette année s’il n’est pas revu et amélioré. C’est particulièrement vrai dans le domaine des technologies de pointe. Les investisseurs ont donc intérêt à suivre de près les activités des entreprises desquelles ils ont acheté des actions afin de voir si elles demeurent à l’avant-garde, ou, au contraire, si elles traînent la patte.

Ronald McKenzie