Stratégie gagnante : le CELI-RAP

Par Sophie Stival | 15 janvier 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Un an après son introduction, le CELI se révèle un outil d’épargne important pour les Québécois, bien qu’il soit parfois boudé par les conseillers ou encore mal compris du grand public.

De fait, un rapport conjoint de la firme de recherche Investor Economics et de la maison de sondage Ipsos Reid révélait l’automne dernier que le CELI représentait la modification la plus importante (en matière d’épargne) apportée au système fiscal canadien depuis la mise en place du Régime enregistré d’épargne-retraite (REER), en 1957.

Sherry Cooper, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, cite plusieurs statistiques de cette recherche dans une analyse parue en décembre dernier. Ainsi, au cours de six premiers mois de l’année 2009, quelque 3,6 millions de Canadiens ont ouvert un CELI, pour un montant total de 12,4 milliards de dollars. Pas si mal pour un nouvel outil d’épargne que l’on dit méconnu et incompris de la population ! En plus, l’accumulation des cotisations inutilisées, lesquelles s’additionneront avec les ans, grossira rapidement ce montant.

Stratégie CELI-RAP Au fur et à mesure que les comptes augmenteront, plusieurs stratégies verront le jour. Voici l’exemple d’une démarche, celle du CELI-RAP, qui, selon la fiscaliste et planificatrice financière Josée Jeffrey, sera gagnante pour bien de jeunes épargnants.

Un couple qui souhaite acheter une première résidence d’ici quelques années (disons 5 ans) et qui peut mettre de côté un peu d’argent devrait envisager d’ouvrir un CELI le plus rapidement possible.

  • Paul et Marie cotisent chacun 5000 $ par année pendant 5 ans dans un CELI. L’année de l’achat de leur première maison, ils ont accumulé chacun 25 000 $ dans leur CELI. En supposant qu’ils détiennent une marge admissible suffisante dans leur REER, ils y transfèreront chacun la somme totale.
  • En retirant de leur CELI ce montant, ils génèrent chacun l’année suivante de nouveaux droits de cotisation au CELI de 25 000 $.
  • Après un délai minimum de 90 jours, Paul et Marie peuvent retirer de leur REER les 25 000 $ afin de profiter du régime d’accès à la propriété, le fameux RAP.
  • Ils peuvent alors conserver ces 25 000 $ pour cotiser à leur CELI l’année suivante. Avec le remboursement d’impôt, ils font une mise de fonds pour l’achat de leur maison.
  • L’année suivante, ils cotisent chacun 25 000 $ à leur CELI et remboursent leur RAP dans leur REER, à même leur CELI, sur un délai de 15 ans. Ainsi, après la deuxième année, ce remboursement du CELI au REER (1/15 de 25 000 $) va générer de nouveaux droits de cotisation l’année subséquente. Ce 1/15 proviendra des rendements dégagés par les 25 000 $ dans le CELI.
  • Au bout du terme, le contribuable se trouve avec un REER de 25 000 $ et un CELI de 25 000 $, et ce, sans considérer les rendements.

Sophie Stival