Faut-il condamner les actions pour sécuriser sa planification de retraite?

Par William-André Nadeau | 5 mars 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La réponse est non, car les actions demeurent, depuis très longtemps, la catégorie d’actifs qui sécurise le mieux les revenus de retraite.

Le plus grand fonds de pension des Québécois est la Caisse de dépôt et placement du Québec. Le rendement composé de cette institution a été de 8,4 % depuis 1966, ce qui constitue un résultat remarquable.

Durant la décennie 1970, la Caisse de dépôt investissait principalement dans des obligations du Québec, dont le rendement annuel était de 9,2 % en moyenne. Cependant, une fois le niveau d’inflation de 7,6 % soustrait, le véritable rendement n’était qu’un maigre 1,6 %. Au cours de la décennie suivante, la Caisse de dépôt a diversifié son portefeuille en actions, en placements privés et dans l’immobilier. Le résultat de cette approche fut lucratif puisque le rendement a grimpé à 13,4 % durant les années 80, ce qui implique un rendement réel de 380 % plus élevé, après déduction de l’inflation de 7,2 %. La diversification dans les autres catégories d’actifs, notamment les actions, est donc non seulement salutaire mais également bénéfique.

L’expérience de la Caisse de dépôt apporte plusieurs enseignements aux préretraités et aux retraités. D’abord, il est difficile d’obtenir de bons rendements à très long terme sans la présence d’actions dans sa répartition d’actifs (cf. tableau ci-dessous). Ensuite, l’investissement immobilier et les actions sont les meilleurs protecteurs des revenus de retraite contre l’inflation et l’impôt, grâce à une fiscalité sous forme de gain en capital et de dividendes. Même si les actions ont obtenu de piètres rendements depuis 2000 en comparaison avec les obligations, le marché nous démontre qu’il y a des cycles dans ce secteur fluctuant, difficilement prévisible, mais rentable à long terme.

Même si une catégorie d’actifs sous-performe pendant une décennie, le retraité devrait considérer que c’est habituellement la catégorie perdante qui surperforme durant la décennie suivante.

Conclusion : à long terme, les actions surpassent toutes les catégories d’actifs et devraient occuper, à mon avis, au moins 40% du bilan de placement d’un retraité.

Rendement de différentes catégories d’actifs de 1950 à 2011

Rendement Après inflation
Actions (1) 10,4 % 6,6 %
Revenu (2) 6,7 % 2,9 %

(1) Moyenne des actions canadiennes, américaines et non américaines (2) Moyenne de l’indice DEX obligations, CPG 5 ans et les bons du Trésor 90 jours

Sources : Données historiques de la CDPQ Morningstar Andex Chart et études Dalbar (Rapport gratuit)

Les opinions exprimées dans ce blogue n’engagent que son auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Conseiller.ca ni de la Financière Sun Life.


William-André Nadeau est vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Tactex. Il possède 32 ans d’expérience dans le domaine des services financiers, à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille.

Au cours de sa carrière, M. Nadeau a conçu et développé, avec succès, plusieurs services et produits financiers pour les investisseurs, comme le service de gestion assistée et l’application des conclusions de la recherche en finance comportementale à la gestion de portefeuille. Il est régulièrement consulté par la presse écrite au sujet des stratégies d’investissement et des performances des marchés boursiers. Il a également animé et participé à une centaine de séminaires et conférences portant sur les investissements boursiers et les revenus de retraite. Avant de se joindre à Tactex Gestion d’actifs, M. Nadeau a été président et gestionnaire de portefeuille chez Orientation Finance. Il a aussi cofondé et propulsé deux firmes de courtage : Investissements Courvie et Nadeau, Provencher et Associés.

Vous pouvez communiquer avec lui à : wanadeau@tactex.ca

Troupeau de moutons.

William-André Nadeau

William-André Nadeau est gestionnaire de portefeuille à Tactex gestion d’actifs. Il a accumulé 35 ans d’expérience dans le domaine des services financiers à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille. Sa spécialité : adapter ses connaissances des sciences humaines et de la finance comportementale à la gestion traditionnelle de portefeuille. Durant les années 1990, M. Nadeau a cofondé deux importantes firmes de gestion en épargne collective et une famille de fonds communs dont les gestionnaires étaient tous basés au Québec. Il a animé des conférences et des séminaires auprès de milliers de personnes au cours de sa carrière, en plus d’avoir coécrit des livres sur les finances personnelles, devenus best-sellers au début des années 1990. William-André Nadeau partage avec les investisseurs son expérience acquise sur les marchés financiers et ses observations sur leurs tendances en collaborant avec des journalistes financiers, des blogueurs et des animateurs de balados.