Inégalités de revenu : des signes encourageants pour les femmes

Par La rédaction | 26 août 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Même si elles sont toujours en retard sur les hommes en termes de revenus, les femmes ont gagné du terrain depuis les années 1980.

Selon une étude de la Banque du Canada, la part des femmes dans le 1 % des revenus les plus élevés a doublé au cours des quatre dernières décennies en raison de leur participation plus active au marché du travail et des augmentations salariales au fil du temps.

Cela dit, en 2019, elles ne représentaient qu’un peu plus du quart (27 %) des revenus les plus élevés. Même si leur participation au marché du travail a augmenté jusqu’au milieu des années 2000, cette part reste en dessous de celles de leurs confrères masculins. Elles ont (encore) des salaires inférieurs et travaillent moins d’heures que les hommes.

ÉCARTS DANS LES REVENUS

Dans cette étude, les auteurs ont analysé les données historiques concernant les inégalités de revenus au Canada.

Après s’être aggravées fortement dans les années 1980 et durant la première moitié des années 1990, les inégalités sont demeurées relativement stables par la suite. Les écarts se sont surtout creusés au détriment des personnes à faible revenu et des jeunes. Les revenus des 44 ans et moins ont stagné voire diminué, alors que les 65 ans et plus ont vu leur revenu de retraite s’accroître.

La croissance plus lente du revenu des groupes plus jeunes pourrait être due au fait qu’un certain nombre d’entre eux ont choisi de poursuivre leurs études, retardant leur entrée sur le marché du travail.

Par ailleurs, les actifs financiers et l’immobilier ont entraîné l’augmentation de la richesse pour tous les quintiles de revenu. Ce sont les ménages à faible revenu qui ont enregistré la plus forte augmentation de leurs actifs financiers depuis 2017 grâce en partie aux divers programmes de soutien gouvernementaux.

La crise financière de 2007-2009 et récemment la pandémie de COVID-19 ont toutefois ravivé les craintes d’une montée des inégalités. La redistribution de la richesse est encore plus inégale au profit des plus fortunés. Or, selon les auteurs, la recherche a montré que la croissance et la stabilité sont affectées négativement lorsque les inégalités augmentent.

LE CANADA ET LES ÉTATS-UNIS

Les inégalités de revenu ont été plus marquées aux États-Unis qu’au Canada au cours des quarante dernières années. Les différences sont surtout observées chez les revenus les plus élevés.

Ce sont les plus riches qui ont fait les plus importants gains en capital avec un avantage pour les Américains. La part des 10 % les plus riches aux États-Unis a augmenté d’environ 15 %, tandis que celle du Canada a augmenté de 8 %.

Cela dit, dans les deux pays, cette tranche de la population détenait un pourcentage incroyablement élevé de revenu — 40 % au Canada et 50 % aux États-Unis en 2018.

LES MOTEURS DES INÉGALITÉS

Plusieurs facteurs entraînent des inégalités de revenu. Les progrès technologiques sont souvent associés à une augmentation des salaires, ce qui peut conséquemment créer des inégalités. Les changements technologiques peuvent rendre certains travailleurs obsolètes tout en augmentant la productivité des autres. Cela crée un écart entre la rémunération de ceux qui bénéficient de ce changement et ceux qui le subissent.

Les données révèlent que les Canadiens du groupe de revenu supérieur qui détiennent des diplômes en sciences, dont l’informatique, ont fait des gains de revenu substantiels depuis le début des années 2000.

La mondialisation, qui s’est accompagnée d’une augmentation des accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux, a aidé une part de la population à sortir de la pauvreté. Elle a toutefois eu des conséquences indésirables sur la répartition des revenus dans certains pays. La libéralisation des échanges a entraîné une augmentation des inégalités salariales entre les travailleurs des entreprises qui participent au commerce et ceux des entreprises qui n’y participent pas.

Au Canada, le déclin du secteur manufacturier observé depuis le début des années 2000 a aussi eu un impact sur l’emploi des travailleurs non spécialisés.

La croissance de la rémunération des cadres supérieurs est un autre facteur qui a contribué à l’augmentation des inégalités.