La SCHL se dit « capable de résister aux scénarios extrêmes »

Par La rédaction | 3 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : pogonici / 123RF

La simulation de crise que vient d’effectuer la Société canadienne d’hypothèques et de logement montre que celle-ci « est bien capitalisée et capable de résister à des situations très graves », assure la SCHL.

Dans un communiqué diffusé mardi, l’organisme fédéral souligne que, si ses niveaux de capital sont suffisants pour affronter une nouvelle crise financière, les pires hypothèses qu’elle a envisagées demeurent néanmoins « extrêmement improbables ».

Insistant sur le fait qu’« aucun des scénarios de cette simulation ne constitue une prédiction ou une prévision », la société d’État explique que cet exercice annuel représente « une composante essentielle » de son programme de gestion des risques. Et elle rappelle que, depuis 2015, toutes les institutions financières de réglementation fédérale sont tenues de réaliser de telles opérations afin de vérifier que leur situation leur permet de « résister à des scénarios extrêmes hautement improbables ».

GÉRER LES PERTES ET LE CAPITAL EN CAS DE CRISE

Cette année, la SCHL indique avoir procédé à un exercice de simulation de crise pour ses activités d’assurance hypothécaire et de titrisation en fonction de « divers scénarios extrêmes » (voir l’encadré) impliquant notamment une crise financière, un faible prix soutenu du pétrole, une guerre commerciale mondiale, une cyberattaque menée contre les institutions financières canadiennes, un tremblement de terre ou encore une éruption volcanique majeure.

« Dans chacun de ces scénarios, nos simulations confirment que notre capital immobilisé est suffisant pour nous permettre d’honorer nos obligations », soutient la Société dans le communiqué. Celle-ci rappelle au passage que le Bureau du surintendant des institutions financières a récemment publié la nouvelle ligne directrice « Test de suffisance du capital des assureurs hypothécaires », qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain, et à laquelle l’organisme fédéral répond largement puisque ses niveaux de capital pour chaque hypothèse « extrême » sont supérieurs aux niveaux qui y sont énoncés.

Présentés dans le communiqué, les résultats de chaque scénario sur les exigences de capital réglementaire de la SCHL supposent qu’il n’y a aucune intervention de la direction (par exemple, suspension du dividende) en cas de crise. L’organisme assure que s’il survenait réellement une crise, elle « chercherait activement à gérer les pertes et le capital pour maintenir la stabilité du marché de l’habitation et des marchés financiers » d’un océan à l’autre.

« ÉTUDIER DES SITUATIONS PRESQUE INIMAGINABLES »

À titre d’autorité au pays en matière de logement, la société d’État rappelle par ailleurs qu’« elle contribue à la stabilité du marché de l’habitation et du système financier, fournit un soutien aux Canadiens ayant des besoins en matière de logement et offre des recherches et des renseignements objectifs sur le logement aux gouvernements, aux consommateurs et à l’industrie de l’habitation ».

« En tant que force stabilisatrice du système de logement au Canada, la Société joue un rôle de gestionnaire de risques responsable, qui consiste à rechercher des situations extrêmes, voire presque inimaginables, et à examiner dans quelle mesure elle peut y faire face. Nous avons élargi notre simulation de crise en 2018 pour inclure de nouveaux scénarios, tels qu’une guerre commerciale mondiale, une crise de l’endettement des ménages, des cyberattaques répétées et l’éruption d’un volcan. Dans tous les cas, cet exercice montre que la SCHL est bien capitalisée et capable de résister aux situations très graves », conclut Steven Mennill, chef de la gestion des risques au sein de l’organisme.

Les différents scénarios envisagés par la SCHL

Même si elle juge que plusieurs de ces hypothèses sont « extrêmes et peu probables », la SCHL a élaboré des plans d’action internes pour chacun des événements suivants.

Scénario de base. Situation non tendue, retour à « la normale ».

Crise financière. Un important problème de crédit et de liquidité entraîne une crise de la dette des ménages et la faillite d’une grande institution financière canadienne.

Faible prix soutenu du pétrole. L’offre excédentaire imprévue entraîne une forte baisse du prix de l’or noir et celui-ci reste compris entre 20 et 30 dollars américains pendant environ cinq ans.

Guerre commerciale mondiale. Les risques croissants d’antimondialisation découlant des sentiments politiques protectionnistes à l’échelle mondiale mènent à une guerre commerciale mondiale, ce qui entraîne un ralentissement de l’économie au pays.

Cyberattaques. Des cyberattaques importantes répétées contre le système financier canadien minent la confiance dans les institutions financières, causent de graves perturbations des activités commerciales et ont des répercussions négatives importantes sur l’économie nationale.

Tremblement de terre. Plusieurs scénarios impliquent un tremblement de terre de forte magnitude qui perturberait les infrastructures et les services essentiels d’un grand centre urbain, ce qui comprend l’examen des répercussions financières plus larges d’un tel séisme sur les propriétaires-occupants et les entreprises.

Éruption volcanique majeure. Une éruption volcanique majeure cause des dommages importants, y compris la perturbation du trafic aérien et des services d’expédition partout dans le monde. L’interruption du transport par avion influe sur le commerce dans les secteurs qui dépendent des importations et des exportations de marchandises livrées de cette façon. La pluie de cendres résultant de l’éruption cause en outre de graves dommages aux cultures, ce qui provoque une rareté et une inflation des produits alimentaires.

Source : SCHL.

La rédaction