Le RRQ et le RPC entre de bonnes mains

Par Maxime Bilodeau | 7 novembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : yarruta / 123RF

Près d’un an après l’entrée en vigueur progressive de la bonification des régimes de rentes publics au Québec et au Canada, leurs actuaires en chef font le point.

La santé financière du Régime de pensions du Canada (RPC) est bonne, a affirmé Jean-Claude Ménard, jusqu’à tout récemment actuaire en chef du Canada, à l’occasion du 7e colloque annuel Retraite, investissement institutionnel et finances personnelles du Cercle finance du Québec, qui s’est tenu mardi à Québec.

« Les jeunes et moins jeunes qui pensent que la caisse sera vide à leur retraite ne devraient pas s’inquiéter. Les ministres des Finances de chaque province ont adopté des mécanismes automatiques autant pour le régime de base que, plus récemment, pour le régime additionnel », explique-t-il, insistant sur la gouvernance robuste du RPC.

Même son de cloche du côté de Jean-François Therrien, directeur et actuaire en chef du Régime de rentes du Québec (RRQ). Chiffres à l’appui, il dresse un bilan positif de la santé financière du RRQ. « La réserve du régime est actuellement de 79 milliards de dollars. C’est 3 milliards de plus que les prévisions de la dernière évaluation actuarielle », souligne-t-il.

PÉRIODE D’ACCUMULATION

L’ajout d’un régime supplémentaire distinct au régime de base du RRQ assure que ce sont les cotisants actuels qui paient pour leur propre retraite, non pas ceux du futur. Pour atteindre cet objectif, les actifs de ce régime devront cependant être très imposants.

« Les fonds du régime supplémentaires vont augmenter rapidement dans ses premières années de vie, lors de la période dite d’accumulation. Les revenus de placement représenteront jusqu’à 70 % des entrées de fonds », indique Jean-François Therrien.

De manière globale, les modes de financement des deux régimes du RRQ diversifient les risques. « Le régime de base est davantage soumis aux risques sur le marché de l’emploi et la croissance des salaires, alors que le régime supplémentaire est plus exposé à ceux des marchés financiers », analyse-t-il.

MÉCANISMES D’AUTOAJUSTEMENT

Le plus récent rapport annuel de l’Office d’investissement du RPC détaille la politique d’investissement du régime supplémentaire du RPC. On y souligne entre autres sa plus grande sensibilité aux résultats d’investissement que le régime de base du RPC.

Cela met en évidence l’importance des mécanismes automatiques d’ajustement mis en place dès l’entrée en vigueur du régime, le 1er janvier 2019. « Si votre stratégie d’investissement est plus risquée, vous augmentez les probabilités que les montants des prestations et cotisations soient modifiés », met en garde Jean-Claude Ménard.

L’objectif de ces mécanismes de dernier recours est donc triple : empêcher la surcapitalisation et la sous-capitalisation du régime supplémentaire du RPC, assurer la stabilité des taux de cotisation et réduire le risque de diminution des prestations.

Lors de leur présentation, MM Therrien et Ménard ont aussi abordé la question des habitudes de retraite des Québécois et des Canadiens, de même que leur longévité accrue. En 2017, l’espérance de vie à la naissance était d’environ 82 ans au pays, un bond de 30 ans par rapport à 1920.

Maxime Bilodeau