Les obligations ont le vent dans les voiles

Par Nicolas Ritoux | 25 juillet 2023 | Dernière mise à jour le 11 octobre 2023
3 minutes de lecture

Les hausses de taux ont profité aux stratégies de revenu fixe, mais mieux vaut privilégier les échéances courtes en cas de changement de cap, conseille Ebad Saif, gestion des portefeuilles à revenu fixe à Gestion d’actifs CIBC.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète (en français) en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC.

On a vu récemment la Banque du Canada opérer deux nouvelles hausses de 25 points de base, après une pause qui remontait à janvier, face à la persistance de l’inflation. Son taux au jour le jour est désormais de 5 %, ce qui est positif pour les investisseurs dans le revenu fixe, puisqu’ils avaient commencé l’année 2022 à 0,25 % au Canada et même à zéro % aux États-Unis.

Selon l’expert, le marché semble désormais s’attendre soit à un arrêt définitif des hausses, soit à une dernière hausse (qui ne surviendrait pas avant au moins septembre quand aura lieu la prochaine réunion de la Banque du Canada à ce sujet), puis à une réduction au cours de 2024. Aux États-Unis pendant ce temps, le marché s’attend à une ou deux dernières hausses d’ici la fin de l’année, puis à une réduction de 1 à 1,25 % d’ici la fin 2024.

Abonnez-vous à nos infolettres

« Pour les investisseurs dans le revenu fixe, le principal risque consiste à voir l’inflation perdurer dans les prochains mois à un plus haut niveau que prévu, ce qui pousserait les banques centrales à redoubler d’agressivité. L’autre risque, qui concerne l’ensemble des investisseurs, est un ralentissement de l’économie. Cela entrainerait des pertes de profits pour les sociétés, ce qui affecterait leurs obligations. Celles des gouvernements seraient à l’abri puisqu’elles deviendraient des refuges », dit Ebad Saif.

Dans les obligations de sociétés, il recommande autant la catégorie investissement que la catégorie du haut rendement, qui présente un écart de rendement d’environ 5,5 %, à condition de s’en tenir à des titres de nature défensive dans cette dernière. Les Canadiens ont d’autant plus intérêt à s’exposer au haut rendement que plusieurs secteurs d’activité nationaux ne sont pas accessibles autrement.

Au sein de la catégorie investissement, il s’attarde sur l’immobilier, où les prix sont actuellement attrayants. Certains Fonds de placement immobilier (FPI) sont plus intéressants que d’autres, notamment s’ils ne sont pas trop exposés au segment des espaces de bureau, et comprennent des revenus locatifs de pharmacies et d’épiceries.

« En tant que gestionnaires actifs, c’est le moment pour nous d’exercer notre diligence pour dénicher des occasions qui sont à notre avis sous-évaluées. Nous devons bien sûr prendre garde à ne choisir que des émetteurs de haute qualité », confie Ebad Saif.

Les obligations gouvernementales demeurent bien sûr essentielles, ne serait-ce que pour offrir de la liquidité avec un rendement attrayant en attendant de voir passer de bonnes occasions dans le marché.

Il recommande en outre d’opter pour de courtes échéances, qu’il s’agisse de titres de sociétés ou de gouvernements. Pendant que la courbe de rendement demeure inversée, les obligations à court terme offrent de bons rendements sans trop de risque de taux d’intérêt. De plus, cela permet de se montrer dynamique lorsqu’une occasion se présente, explique-t-il.

« Dans l’environnement actuel, il est avantageux d’opter pour des échéances courtes, mais au fur et à mesure que l’inflation s’apaise, on va voir les banques centrales mettre fin à leurs hausses et ce sera le moment d’étendre les échéances pour profiter des taux plus bas à moyen terme. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.