Les perspectives de croissance mondiale pour 2023 s’affaiblissent

Par James Langton | 15 décembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dans un contexte de lutte contre l’inflation et de troubles persistants sur le marché immobilier chinois, les prévisions de croissance mondiale en 2023 s’assombrissent, selon Fitch Ratings.

Dans un nouveau rapport, l’agence de notation indique qu’elle s’attend désormais à une croissance du PIB mondial de seulement 1,4 % l’année prochaine, contre 1,7 % dans ses prévisions précédentes.

« La maîtrise de l’inflation s’avère plus difficile que prévu, car les pressions sur les prix s’étendent et deviennent plus ancrées. Les banques centrales sont obligées de prendre des gants. Cela ne sera pas bon pour la croissance », soutient Brian Coulton, économiste en chef chez Fitch Ratings, dans un communiqué.

L’agence de notation a également revu à la baisse les prévisions de PIB sur différents marchés, y compris aux États-Unis, où il prévoit désormais une croissance de seulement 0,2 %, contre 0,5 % précédemment.

Les prévisions plus faibles pour les États-Unis – le principal partenaire commercial du Canada – se traduisent également par des prévisions plus faibles pour le PIB canadien en 2023. Fitch Ratings s’attend maintenant à une croissance de 0,6 % l’an prochain, alors qu’elle prévoyait auparavant une croissance de 0,8 %.

Dans le même temps, l’agence de notation a relevé ses prévisions pour cette année à 3,5 %, soit une augmentation de 0,3 point de pourcentage, grâce à des résultats plus solides que prévu au troisième trimestre, « la hausse des exportations de matières premières ayant plus que compensé la contraction de la demande intérieure. »

Toutefois, en ce qui concerne l’année prochaine, Fitch Ratings s’attend à ce que les exportations souffrent, car les États-Unis sont confrontés à la récession.

« Sur le front intérieur, les effets de l’inflation élevée, du resserrement des conditions financières et de l’affaiblissement du marché immobilier pèseront sur les dépenses et les investissements des ménages », indique l’agence à propos du Canada.

En conséquence, le taux de chômage au Canada devrait maintenant atteindre 6,1 % en 2023 et 2024, a noté Fitch Ratings.

L’inflation devrait s’établir à 6,8% pour 2022, et baisser régulièrement en 2023 pour atteindre 3% à la fin de l’année prochaine.

« Cela renforce notre opinion selon laquelle la [Banque du Canada], qui a relevé son taux directeur de 50 points de base à 3,75% fin octobre, arrive à la fin de son cycle de resserrement », affirme l’agence de notation, ajoutant qu’elle s’attend à une dernière hausse de 25 points de base en décembre.

Au niveau mondial, l’inflation globale devrait baisser de manière significative en 2023 dans un contexte de baisse des prix de l’alimentation et de l’énergie. « Mais les pressions sur l’inflation de base devraient être plus persistantes », précise l’agence.

« Le ralentissement économique de la Chine a atténué la pression sur les prix mondiaux des produits de base, mais le pays est un énorme fournisseur net de biens et les perturbations des exportations liées à une pandémie pourraient toucher les chaînes d’approvisionnement manufacturières mondiales », décrit Fitch Ratings.

Toutefois, l’agence note également que « le récent relâchement des tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales pourrait donner un coup de fouet au PIB mondial plus important que prévu. »

Pour l’instant, Fitch Ratings a réduit sa prévision de croissance du PIB de la Chine l’année prochaine à 4,1 %, contre 4,5 % auparavant.

« La prévision de croissance de la Chine pour 2022 reste à 2,8%, car la flambée des cas de COVID-19 pèse sur l’activité à court terme », indique l’agence.

Les risques de baisse des prévisions mondiales comprennent la menace d’erreurs de politique, les gouvernements cherchant à amortir les effets d’une inflation élevée sur les ménages, alors même que les banques centrales cherchent à freiner l’inflation par des taux d’intérêt plus élevés.

« L’impact du resserrement monétaire sur l’économie est déjà visible – en particulier sur les marchés du logement – mais les effets plus larges sur la demande et les marchés de l’emploi deviendront plus apparents avec le temps », indique le rapport.

« L’effet de levier caché dans certaines parties du secteur financier non bancaire – comme on l’a vu dans la récente crise au Royaume-Uni – pourrait également constituer une source de risque plus large à mesure que les taux d’intérêt réels augmentent », ajoute-t-elle.