Renaître de ses cendres

Par Hugo Neveu | 13 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Un père semblant soucieux, tenant dans ses bras un jeune enfant, devant un ordinateur portable et une calculatrice.
Photo : Geber86 / iStock

La situation financière actuelle de bien des ménages en prend pour son rhume en ce temps de pandémie. La Prestation canadienne d’urgence et les différentes mesures mises en place par le gouvernement maintiennent l’économie viable et relativement stable. Mais qu’en sera-t-il en 2021, au moment de faire ses impôts?

Plusieurs familles bénéficiant des programmes actuels risquent fort de ne pas avoir prévu la facture fiscale liée à ces prestations. Que feront-elles? Quelles seront les solutions à court terme? Personnellement, cette question m’angoisse au plus haut point.

Les actions du gouvernement constituent bien évidemment des mesures d’urgence « extraordinaires ». Mais lorsque cette urgence frappera à la porte avec une importante facture d’impôt, le recours aux marges et cartes de crédit sera malheureusement trop populaire. C’est bien connu, les Canadiens sont déjà fort endettés. Le taux d’endettement moyen se situe à 177 % du salaire, selon Statistique Canada. Ont-ils vraiment le loisir d’augmenter ce ratio? Je ne crois pas.

Pourtant, nombreux sont ceux qui donnent un coup de jeunesse à leur cour arrière. Les centres jardins et détaillants de piscines engrangent des recettes record, car « tant qu’à rester à la maison, on va mettre ça beau! ».

Actuellement, plusieurs vivent bien au-delà de leurs moyens réels et une prise de conscience majeure les attend bientôt.

RÉVEIL BRUTAL

Les syndics de faillite seront sans le moindre doute encore plus sollicités en 2021 qu’ils ne l’ont jamais été.

Les publicités pour leurs services sont omniprésentes dans les médias, et avec raison. Le besoin et la clientèle augmentent sans cesse. On y vend la libération d’un fardeau, le retour à une vie paisible, l’élimination du stress, etc. Qui n’en voudrait pas?

Effectuer une faillite ou une proposition de consommateur n’a toutefois pas que des effets bénéfiques et apaisants. De multiples répercussions négatives, malheureusement sous-estimées par plusieurs, surviennent également lors de ce processus libérateur.

FINANCEMENT HYPOTHÉCAIRE POUR LES PHÉNIX DE CE MONDE

Le financement hypothécaire après une faillite ou proposition de consommateur est possible, mais pas aussi simple que certains pourraient le penser. Voici comment renaître de ses cendres.

Bien que le client se doit d’avoir un dossier de crédit récent impeccable et une situation financière rétablie et maintenant solide, les normes de base pour savoir s’il est maintenant admissible à un financement régulier sont relativement simples et se résument en 2 – 2 – 2.

  • Le client doit être libéré de sa faillite depuis minimum deux ans.
  • Le client doit avoir refait son dossier de crédit avec deux lignes de crédit actives différentes obtenues après la libération.
  • Le client doit avoir utilisé ces deux lignes de crédit sans problème de remboursement depuis au minimum deux ans.

Ce qui veut dire qu’une fois la proposition complétée et/ou la faillite libérée, il faut attendre minimum deux ans avant de pouvoir déposer sa demande de financement hypothécaire avec un prêteur standard.

Par exemple, si la proposition étale des paiements sur cinq ans, il faut ajouter deux ans à la suite du dernier paiement. Cela veut donc dire sept ans sans accès au crédit hypothécaire traditionnel.

Une fois les trois conditions atteintes, le client sera possiblement admissible à un prêt standard dans une institution de premier choix, et peut-être même à un prêt assuré.

Il faudra toutefois que le client ait un dossier de crédit irréprochable, une mise de fonds accumulée et un emploi stable, régulier, sans probation et fournissant de bons revenus. Un minimum de 10 % de mise de fonds aidera à la réussite du projet, et pourrait même s’avérer nécessaire.

Hugo Neveu est courtier hypothécaire agréé à Planiprêt et directeur au développement et intégration pour le Groupe AFL, une société partenaire de Synex.

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Hugo Neveu