Un autre effondrement techno à l’horizon?

Par La rédaction | 1 novembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que l’indice Nasdaq axé sur la technologie est malmené depuis le début de l’année, les investisseurs craignent que l’histoire se répète et que le secteur s’écroule comme en 2000-2002, rapporte Morningstar.

Un point particulièrement inquiétant est la chute des valorisations et le manque de liquidité ou de financement des sociétés d’acquisition à vocation spécifique (SAVS). Ces dernières ont recueilli des milliards lorsque les taux d’intérêt étaient à leur plus bas, dans la perspective d’une acquisition de société cotée en bourse ou d’une fusion avec cette dernière dans les deux ans. Toutefois, cela ne s’est pas réalisé et les SAVS subissent un gros retour de bâton qui inquiète même leurs plus fidèles partisans.

La dernière bulle était liée à plusieurs scandales, au recours de magouilles financières et des produits dérivés. Aujourd’hui, on retrouve de nombreuses sociétés non rentables, certaines pour des raisons provisoires, d’autres pour des motifs plus structurels. Mais une des raisons qui alimenteraient le feu de cette correction boursière serait une révision à la baisse des estimations de bénéfices.

Pour le moment les estimations de bénéfices se maintiennent. Le facteur déterminant de cette correction étant la chute brutale des ratios de valorisation provoquée par la hausse des taux d’intérêt et la peur d’une récession qui en résulterait.

Toutefois, plusieurs signaux d’alarme se sont allumés concernant les bénéfices, comme ceux de Zoom Video Communications, une entreprise qui a connu son moment de gloire pendant la pandémie. Mais les signes semblent plus idiosyncratiques que révélateurs de problèmes plus larges.

Un risque fondamental serait celui d’un scénario récessionniste, où plus la révision à la baisse des bénéfices serait importante, plus bas l’indice chuterait. Jerome Powell, ex-président de la Réserve fédérale américaine, juge malheureusement ce scénario de plus en plus probable.

Les investisseurs pourraient aussi vouloir s’intéresser davantage aux facteurs techniques. L’indice est descendu au-dessous de sa moyenne mobile sur 200 jours au début de cette année. Lorsque cela s’est produit en l’an 2000, l’indice a continué de descendre.

Cependant, ces analyses de tableaux ne sont pas infaillibles. Il y a beaucoup de cas où les deux lignes se sont chevauchées, on peut ainsi penser au quatrième trimestre de 2018, à l’été 2015, pendant la crise de l’euro en 2010-2012, et lors de la crise financière de 2008.

Mais aucun de ces épisodes n’a généré un effondrement boursier de la taille de l’implosion de la bulle technologique en 2000. Toutefois cela pourrait être expliqué par le fait qu’à cette époque, les banques centrales aient appliqué une politique monétaire accommodante et gardé les taux d’intérêt à un faible niveau, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui…

Mais attention à ne pas tenter de jouer les voyants et prévoir quand le Nasdaq va toucher le fond, vous pourriez manquer le rebond. Mieux vaut toujours miser sur le long terme et composer avec la volatilité boursière. Même s’il n’est pas évident de voir ses portefeuilles chuter d’autant, cela ne devrait pas vous gêner. La meilleure façon de gérer des rendements et de gérer le risque est de se concentrer sur les valorisations.