Actions canadiennes : les entreprises doivent accroître leurs revenus

28 octobre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Maintenant que les Bourses canadiennes ont rebondi de façon spectaculaire, «les choses vont se compliquer sérieusement», prévoient trois gestionnaires en entrevue à Morningstar Canada. Il s’agit de Suzann Pennington, directrice du placement auprès des Conseillers en placement Howson Tattersall, d’Ian Hardacre, vice-président de Invesco Trimark et de Ted Macklin, directeur principal de Guardian Capital.

Essentiellement, ces trois spécialistes estiment que l’appréciation boursière des derniers mois repose sur la publication de bénéfices plus importants que prévu. Or, cette progression de la rentabilité des entreprises canadiennes est davantage le résultat des programmes de réduction de coûts que de l’accroissement des revenus. Comme cette donnée est intégrée dans le cours des actions, les investisseurs «vont se focaliser sur les revenus des sociétés», dit Suzann Pennington. De ce côté, il y a de fortes chances que la pente soit difficile à grimper. En effet, l’indice S&P/TSX en est à sa moyenne sur cinq ans pour ce qui est des ratios cours/bénéfices. En ce qui a trait aux ratios cours/valeur comptable, il est juste un peu au-dessous de la moyenne.

Il reste donc encore un peu de place pour la croissance, mais les nuages s’accumulent à l’horizon. Ainsi:

  • Avec la hausse que nous venons de connaître, des sociétés de qualité moindre, dont certaines étaient au bord de la faillite, ont connu une explosion. Ce fut le cas de nombreuses actions de métaux de base, propulsées vers le haut par une tendance favorable dans les cours des marchandises. «Habituellement, les hausses sous l’impulsion de sociétés de mauvaise qualité ne durent pas», a indiqué Ted Macklin.
  • Le marché américain de l’immobilier résidentiel demeure fragile, et le chômage est élevé aux États-Unis.
  • Les ennuis des banques est-européennes pourraient perturber le système financier mondial, car les banques ouest-européennes y ont beaucoup de participation.

Les trois experts s’entendent pour dire que le risque de correction boursière est grand, malgré tout l’argent qui attend d’être investi. La croissance des revenus est donc la clé du succès.

À ce chapitre, le secteur financier canadien semble faire bonne figure. Les marges nettes d’intérêts des grandes banques sont en «expansion spectaculaire», autant du côté des services aux particuliers que de celui des entreprises. Pour l’année à ce jour, le secteur financier a connu une hausse de 46,6% sur la base du rendement total, les banques 61,8% et les compagnies d’assurance 18%. Certes, les banques ont été le moteur du surclassement du secteur des services financiers (elles représentent 20,4% du S&P/WWTSX), mais les assureurs «sont beaucoup plus impliqués dans les marchés boursiers que les banques», note Suzann Pennington. Pour son collègue Ian Hardacre, les compagnies d’assurances présentent du potentiel. «Les évaluations des banques paraissent justes», indique-t-il.

Pour lire l’entrevue réalisée par Morningstar Canada sur les perspectives des actions canadiennes, cliquez ici.