Attention aux actions américaines, dit Clément Gignac

10 octobre 2006 | Dernière mise à jour le 10 octobre 2006
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(10-10-2006)L’économiste en chef et stratège à la Financière Banque Nationale invite les investisseurs à demeurer sous-pondérés en actions américaines, car les profits ne seront pas au rendez-vous en 2007.

Clément Gignac indique que la poussée des coûts de production, induite par les hausses des salaires, des prix des matériaux et des prix à l’importation, lui font craindre le pire pour les bénéfices des sociétés américaines. En outre, « si ces surcoûts sont répercutés sur les consommateurs, la Fed sortira de sa réserve ou ne pourra pas se permettre de baisser les taux, au risque de provoquer une récession grave ».

Mais si ces surcoûts sont absorbés par les entreprises ou si la consommation ralentit, les marges bénéficiaires en souffriront. Dans un cas comme dans l’autre, il anticipe une chute bénéfices de l’ordre de 8 à 10 %.

Clément Gignac admet que son pronostic diverge du consensus des analystes, qui misent sur une croissance à deux chiffres pour les bénéfices pendant cinq des six trimestres à venir. Or, note-t-il, cela fait déjà 13 trimestres consécutifs que les profits croissent de plus de 10 %. Une telle séquence ne s’est vue qu’une seule fois depuis 1950, entre 1992 et 1995. « L’histoire nous apprend qu’au début des ralentissements et des récessions, les analystes ont tendance à être trop optimistes et ont du mal à anticiper les points de retournement », fait-il remarquer.

Selon lui, les profits des entreprises américaines commencent déjà à s’essouffler. Il a examiné les annonces de bénéfices prévisionnels des sociétés dont les titres sont cotés au S&P 500. Pour le 3e trimestre de 2006, à chaque annonce positive correspond 2,4 annonces négatives. Il s’agit du plus haut rapport depuis le 1er trimestre de 2003. La moyenne historique est de 2,0.