Balance commerciale : évolution positive au Canada, négative aux États-Unis

11 avril 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les économistes de Desjardins se disent étonnés de l’ampleur de l’amélioration du solde commercial du Canada pour février 2008. En effet, l’excédent commercial du pays s’est établi à 4,9 milliards de dollars, en hausse de plus de 75 % sur le mois précédent.

Une bonne part de ce regain du commerce de marchandises s’explique néanmoins par des facteurs ponctuels. Le secteur des produits de l’automobile a bénéficié d’une croissancerapide de ses exportations, de sorte que près de 40 % de l’amélioration du solde commercial exprimé en termes réels de février lui sont attribuables. Ainsi, les exportations en direction des États-Unis ont augmenté de 3,6 % durant le mois. Desjardins y voit un «résultat surprenant pour une économie dont la demande est en ralentissement prononcé».

Qualifiant d’«éphémère» le gain obtenu en février, Desjardins estime que le commerce extérieur canadien devrait encore freiner la croissance économique au 1er trimestre de 2008. Sa contribution négative au PIB réel pourrait toutefois être «moins prononcée que prévu initialement». Si l’on tient également compte des autres résultats qui témoignent d’une croissance significative de la demande intérieure (comme les plus récentes données sur les mises en chantier), tout porte à croire que la variation du PIB réel «se maintiendra en territoire positif au 1er trimestre de 2008», concluent les spécialistes du mouvement coopératif.

La situation est moins rose aux États-Unis. En effet, solde de la balance commerciale de biens et services s’est encore détérioré en février. Il est passé de -59 milliards de dollars US en janvier à -62,3 en février. Certes, les exportations ont augmenté de 2 % grâce à une croissance des livraisons d’équipements industriels, d’aliments et de voitures, mais les importations ont bondi de 3,1 %. Cette hausse provient des automobiles et des biens de consommation.

«La détérioration du déficit commercial en février est étonnante et contraste avec la prévision consensuelle qui tablait sur une légère amélioration», souligne Desjardins. Ce qui est surprenant, c’est que les Américains continuent d’importer des biens de consommation (+ 5,7 % en février), malgré l’anémie actuelle de la consommation des ménages et le faible niveau de confiance de ceux-ci.

Le problème, c’est que le commerce extérieur américain ne parvient pas à compenser la hausse des importations. Il jure avec la faiblesse de la demande intérieure et signale une contribution plus faible que prévu des exportations nettes. «Il est clair que le secteur extérieur, malgré la baisse du billet vert, ne pourra, à lui seul, éloigner les États-Unis de la récession», prévoient les économistes de Desjardins.