Bourse : pourquoi les fractionnements sont-ils à la mode?

Par La rédaction | 16 décembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Avec la récente hausse des cours boursiers, plusieurs sociétés ont récemment annoncé le fractionnement de leurs actions, ce qui a poussé John Heinzl, du Globe and Mail, à se questionner sur cette pratique.

Les fractionnements de la Banque Toronto-Dominion (TD.TO) et de la Banque Nationale (NA.TO) entreront respectivement en vigueur les 31 janvier et 13 février prochains, à raison d’un ratio de 2 pour 1. La compagnie MasterCard (MA-N) a également annoncé la division de son action, dans un ratio de 10 pour 1. La distribution est prévue pour le 21 janvier 2014.

« Pour réaliser leur fractionnement, ces entreprises émettent un dividende sous la forme d’action ordinaire, dans la proportion annoncée, et ce, sans incidence fiscale pour l’investisseur », explique M. Heinzl. Une telle opération n’ajoute aucune valeur financière directe au portefeuille concerné. Elle consiste simplement à augmenter le nombre de titres en circulation sur les marchés boursiers afin de diminuer le prix unitaire.

Les épargnants ont effectivement beaucoup plus de facilité à acheter 10 actions à 80 dollars l’unité, qu’une seule à 800 dollars, par exemple. Ainsi, le prix des actions ordinaires demeure accessible, et la liquidité du titre s’en trouve augmentée.

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Certaines sociétés préfèrent conserver un prix unitaire élevé. Sur le S&P 500, plus de 75 titres boursiers se négocient au-delà des 100 $US, et deux membres de l’indice en question dépassent le cap symbolique des 1000 $US, soit Google (GOOG-Q) et Priceline.com (PCLN-Q). « Plusieurs sont d’avis qu’un certain prestige se cache derrière un prix si élevé », affirme M. Heinzl.

Dans une étude publiée en 1996 et citée par le Globe and Mail, David Ikenberry de la Rice University a examiné 1275 entreprises américaines qui ont fractionné leurs actions durant la période s’échelonnant de 1975 à 1990, en les comparant aux compagnies n’ayant pas opté pour la division. Le résultat obtenu suggère que les titres boursiers fractionnés ont surperformé par 8 points de pourcentage après un an, et par 16 points de pourcentage après 3 ans.

Les sociétés qui annoncent un fractionnement d’actions sont habituellement bien gérées et en santé, et c’est souvent la raison pour laquelle le titre boursier s’est autant apprécié. La décision de fractionner démontre la confiance de la direction envers la capacité future de l’entreprise a généré une rentabilité intéressante. Souvent, l’annonce d’un « split » survient simultanément avec d’autres nouvelles positives, comme un trimestre record, une hausse de dividende ou l’annonce d’un programme de rachats d’actions pour fins d’annulation.

Comme quoi même si le fractionnement d’actions lui-même n’est pas nécessairement créateur de richesse, il peut néanmoins être le signe d’une excellente occasion d’investissement sur le long terme.

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La rédaction