Croissance du PIB : Canada et États-Unis, deux solitudes?

1 juin 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Pendant que le produit intérieur brut(PIB)du Canada a connu une progression marquée au 1er trimestre de 2007, celui des États-Unis a enregistré sa plus petite poussée en quatre ans.

Sur une base annualisée, l’économie canadienne a crû de 3,7 %, battant les estimations déjà optimistes de analystes qui s’attendaient à une avancée de 3,5 %. Ce bond est d’autant plus significatif qu’au trimestre précédent, le PIB avait augmenté de 1,5 %, indique Statistique Canada.

La plupart des gros secteurs industriels ont contribué à la production de richesse : fabrication, construction, commerce de gros et de détail, secteur financier et secteur public. Les dépenses personnelles en biens et services ont continué d’augmenter à un rythme soutenu. Les achats de biens durables, qui ont enregistré une croissance trimestrielle moyenne de plus de 2 % en 2006, ont progressé de 1,6 % durant le 1er trimestre de 2007. Les achats de biens semi-durables se sont accrus de 1,9 %, après avoir enregistré une hausse de seulement 0,5 % le trimestre précédent. Plus particulièrement, les ventes de vêtements et de chaussures ont grimpé de 2,4 % durant le trimestre. Les ventes au détail ont connu une forte hausse dans de nombreux secteurs durant le trimestre.

L’investissement des entreprises en construction résidentielle a connu un regain. Il s’agissait d’une première hausse(+ 1,8 %)enregistrée depuis le 1er trimestre de 2006. La valeur de la construction résidentielle neuve est demeurée à peu près inchangée(- 0,1 %), faisant suite à trois trimestres au cours desquels on avait enregistré un net recul. Par contre, les activités de revente de biens immobiliers résidentiels ont nettement progressé, tandis que celles de rénovation demeuraient vigoureuses.

L’agence fédérale note un certain ralentissement dans les exportations de marchandises, principalement dans les produits de la forêt et les biens et matériaux industriels.

La situation est moins rose chez nos voisins du Sud. Le PIB des États-Unis a connu une progression de 0,6 % seulement, alors qu’on s’attendait à 1,3 %. Il s’agit de la plus petite progression enregistrée depuis le 4e trimestre de 2002, lorsque le PIB n’avait crû que de 0,2 %.

Le secteur de l’immobilier résidentiel continue de plomber l’économie américaine. Pour un 6e trimestre consécutif, les dépenses affectées aux constructions neuves ont diminué, au rythme de 15,4 % pour le 1er trimestre de 2007. Le départment du commerce doit faire contre mauvaise fortune bon coeur, car il anticipait un recul de 17 %. Les importations ont crû de 5,7 %, alors que les exportations n’ont progressé que de 0,6 %.

Parmi le flot de mauvaises nouvelles, on trouve quand même des points positifs. Ainsi, les dépenses de consommation sont demeurées soutenues, augmentant de 4,4 % alors que les analystes prévoyaient 3,8 %. Cela a permis aux entreprises de réduire leur stocks. Elles seront donc en meilleure position pour profiter de la reprise économique.

À ce chapitre, la Réserve fédérale est convaincue que l’économie américaine vient d’atteindre un creux. Elle anticipe une croissance modérée au cours des prochains trimestres.