Deux fonds malmenés prêts à rebondir

23 mai 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’analyste Jordan Benincasa, de Morningstar Canada, attire l’attention sur deux fonds communs qui ont produit des rendements décevants récemment, mais qui pourraient refaire surface bientôt.

Le fonds CI Catégorie valeur de fiducie affiche un piètre – 33 % pour les 12 derniers mois. Il s’agit d’une des pires performances dans la catégorie des actions américaines. Pourtant, il demeure l’un des favoris de Jordan Benincasa. En effet, ce fonds est dirigé par le légendaire Bill Miller, gestionnaire reconnu pour avoir effectué des placements audacieux et payants. Ainsi, en pleine débandade des titres technologiques au début des années 2000, Bill Miller faisait le plein d’actions du commerçant en ligne Amazon.com, choix osé qui s’est traduit par des gains considérables.

Cependant, rien ne va plus pour Bill Miller ces temps-ci. «D’abord, ses mises à contre-courant sur des actions liées à un marché immobilier américain en difficulté, comme le prêteur hypothécaire Countrywide Financial et le constructeur de maisons Centex Corp., ont été de mal en pis. Ensuite, l’absence de noms énergétiques dans le fonds lui a fait rater le dernier redressement de ce secteur. Enfin – jamais deux sans trois – des mouvements de change négatifs ont également porté tort au rendement», souligne Jordan Benincasa.

Malgré la volatilité actuelle des marchés, Bill Miller n’a pas modifié sa disicpline de placement. Profitant de la débâcle des titres financiers américains, il a investi dans des entreprises comme Freddie Mac et Merrill Lynch, qu’il estime être dotées d’avantages concurrentiels durables. «Nous ne pensons pas, après une seule année de mauvais rendement, que la fibre investisseuse de M. Miller se soit tout simplement volatilisée», croit Jordan Benincasa.

À surveiller également: le fonds Brandes Actions globales. Il a dégringolé de 25 % en 12 mois et il traîne derrière la médiane de la catégorie Actions mondiales (-12,9 %) et de l’Indice mondial MSCI en dollars canadiens (-11,5 %). Plusieurs titres vedettes du portefeuille ont fléchi, comme le géant pharmaceutique Pfizer et la banque internationale Citigroup. Des participations relativement élevées à un marché japonais en difficulté n’ont rien fait pour améliorer les choses. «Il est évident que les actions de ce fonds n’ont pas rendu ce portefeuille particulièrement désirable pendant l’année écoulée», note l’analyste.

Cependant, il apprécie le comportement de l’équipe Brandes durant les périodes tumultueuses. «Elle n’a pas été effrayée par la volatilité du marché ou par ses propres faux pas. Par exemple, au lieu de se tourner les pouces en attendant un renversement des tendances, l’équipe a misé énergiquement sur la faiblesse des cours. Essayer d’attraper un couteau qui tombe provoquera probablement de la volatilité pour le fonds à court terme, mais le secret du succès de cette firme a été sa foi dans son propre processus d’investissement», dit Jordan Benincasa.

L’équipe Brandes suit une philosophie de placement axée sur la valeur stricte et croit que le marché commet souvent des erreurs d’évaluation parfois radicales. Les gestionnaires exigent un escompte important pour chacun des titres par rapport à sa valeur intrinsèque estimée, ce qui se produit normalement quand une action a été malmenée par une accumulation de mauvaises nouvelles. En général, note Jordan Benincasa, ce sont les actions qui présentent la plus grande marge de sécurité qui auront une allocation plus importante en portefeuille.

«Avec cette stratégie, nous croyons que le fonds peut surpasser son point de repère et les pairs de sa catégorie à long terme», conclu l’expert. Il rappelle que Brandes s’est forgé un «admirable historique à long terme» sur de nombreux comptes institutionnels ainsi que sur les fonds communs qu’elle gérait pour AGF avant de lancer sa propre marque en 2002.

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