États-Unis : Le chômage est en hausse et aura des répercussions sur l’économie canadienne

7 janvier 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le marché du travail américain a perdu des plumes en décembre, ne créant que 18 000 emplois, alors que les économistes s’attendaient à 50 000. Le taux de chômage, lui, a grimpé de 4,7 % à 5 %. Cette situation pourrait aussi entraîner un certain ralentissement de l’économie canadienne.

C’est le rythme d’embauches le plus faible aux États-Unis depuis août 2003 et le plus haut niveau de chômage depuis novembre 2005, quand l’économie se remettait des ravages du cyclone Katrina.

La création nette d’emplois aux États-Unis, sauf pour le secteur agricole, a connu sa plus faible hausse depuis plus de quatre ans. Le pire secteur a été celui de la construction, où on a effectué 49 000 mises à pied nettes. Le commerce de détail a enrayé 24 000 emplois, tandis que les services aux entreprises en ont créé 43 000 et la fonction publique, 31000.

Ces données font état de l’impact qu’a eu la crise immobilière sur nos voisins du Sud et renforcent les attentes d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine à la fin de janvier. Les signes d’une éventuelle récession américaine seraient de plus en plus présents, selon l’économiste Guy Phaneuf de BMO-Nesbitt Burns.

Le Canada devrait aussi subir les répercussions du ralentissement économique et de la hausse du taux de chômage américain, étant donné les importants échanges commerciaux entre les deux pays. Les experts s’attendent même à un petit ralentissement du côté canadien en 2008, au moins à très court terme, explique-t-il.

Même si l’économie canadienne se porte beaucoup mieux que celle des États-Unis, si elle commence à ralentir, la Banque du Canada baissera probablement ses taux de façon modérée, soutient M. Phaneuf.

À cause de la vigueur du dollar canadien par rapport au billet vert, les exportateurs canadiens devraient, tout comme en 2007, ressentir le contrecoup d’un ralentissement économique aux États-Unis. Guy Phaneuf note cependant qu’un dollar canadien fort a des effets bénéfiques sur les importations canadiennes qui coûtent moins cher.

L’économiste s’attend à ce que le huard continue son ascension jusqu’à 1,05 $ US au premier semestre de 2008. Vendredi dernier, le dollar canadien est tombé sous le point de parité, perdant 1,05 cent à 99,87 cents US.

Quant aux augmentations constantes du prix du baril de pétrole depuis un an, l’économiste souligne qu’elles ont eu peu d’impact jusqu’à maintenant sur les consommateurs canadiens grâce à l’abondance des emplois et à l’inflation plutôt basse au pays.