FERR : abolissez les retraits minimums obligatoires, dit l’Institut C.D. Howe

16 juillet 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’amélioration de l’espérance de vie et les bas taux d’intérêt tariront les FERR d’un nombre croissant de personnes âgées. Voilà pourquoi le gouvernement fédéral devrait abolir les retraits minimums obligatoires que doivent respecter chaque année les retraités, estime l’Institut C.D. Howe.

Quand les retraits minimums obligatoires ont été instaurés en 1992, cela faisait du sens, dit le groupe de pression. À cette époque, un Canadien de 65ans pouvait espérer vivre jusqu’à 80ans et une Canadienne, jusqu’à 84ans. Le coupon moyen d’une obligation à long terme du gouvernement du Canada était de 8,7%, et celui d’un instrument du marché monétaire de 3mois, de 6,7%.

Seize ans plus tard, le contexte a changé radicalement, note l’institut. En effet, l’espérance de vie d’un homme qui a 65ans aujourd’hui est de 82ans et celle d’une femme, de plus de 85ans. Mais ce qui est le plus notable, c’est qu’un coupon moyen d’une obligation à long terme du gouvernement du Canada est de 4,1%, et celui d’un instrument du marché monétaire, de 3,3% à peine.

La différence est significative. Selon les calculs de l’Institut C.D. Howe, un Canadien qui aurait pris sa retraite à 65ans en 1992 avec un FERR de 100000$ composé à 75% d’obligations et à 25% d’instruments du marché monétaire aurait conservé un solde de 80400$ en 2006, année où son espérance de vie aurait été atteinte.

Par contre, avec les données et les taux actuels, le FERR de cette personne vaudrait 34200$ lorsqu’elle atteindrait son espérance de vie en 2025.

Le problème, note l’institut, c’est qu’un nombre croissant d’aînés surpassent leur espérance de vie, et de beaucoup dans plusieurs cas. Le risque qu’ils épuisent leur FERR de leur vivant est donc réel, d’autant plus que les taux de retraits prescrits augmentent significativement avec l’âge.

L’Institut C.D. Howe exhorte donc Ottawa à revoir sa politique concernant les FERR. Le plus simple serait d’éliminer complètement les retraits minimums obligatoires. Sinon, le fédéral devrait réviser entièrement la tables des taux prescrits afin de l’adapter aux réalités d’aujourd’hui.