Fraudes : les épargnants s’expriment

Par Ronald McKenzie | 29 janvier 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les scandales financiers qui ont ébranlé le Canada au cours des dernières années sèment l’inquiétude chez les épargnants et les investisseurs. Afin d’aider ses lecteurs à éviter d’être fraudés, le quotidien Globe and Mail a demandé à Tom Collimore, directeur de l’éducation des investisseurs au Chartered Financial Analysts Institute, de répondre aux questions du public.

De manière générale, les interrogations se résument comme suit :

  • Comment savoir si mon conseiller est honnête ?
  • Les séminaires d’investissement auxquels on m’invite sont-ils des traquenards ?
  • Est-il plus prudent de confier mes économies à plusieurs conseillers plutôt qu’à un seul ?

Tom Collimore exhorte les lecteurs à mettre l’épaule à la roue quand vient le temps de retenir les services d’un conseiller, car une part de responsabilité leur incombe. C’est à eux de faire les vérifications de base. Par exemple, téléphoner aux organismes de réglementation afin de s’assurer que le conseiller est bel et bien inscrit.

Cette démarche fondamentale semble couler de source, mais elle est souvent ignorée. Parlez-en aux victimes d’Earl Jones. Répétons-le haut et fort : les consommateurs qui se font flouer par un faux conseiller ne sont pas admissibles aux programmes de protection, comme le Fonds d’indemnisation des services financiers au Québec. Pour plus d’assurance, les épargnants doivent vérifier si le conseiller qui les sollicite a été condamné pour manquement à la déontologie. Un coup de fil à la Chambre de la sécurité financière devrait clarifier la situation.

Si l’individu n’est inscrit nulle part, les épargnants ne doivent pas faire affaire avec lui, point à la ligne. Même qu’ils devraient le dénoncer aux autorités.

Pour ce qui est des séminaires d’investissement, il importe de séparer le bon grain de l’ivraie. Les rencontres organisées par les sociétés de fonds communs ou les maisons de courtage reconnues peuvent être une bonne source d’information sur les tendances du marché et les produits au potentiel prometteur. Mais lorsque ces séminaires sont parrainés par des individus qui vantent des stratégies offrant des rendements de 25 % à 40 % par année, soyez plus que méfiant. Généralement, lorsque le rendement visé est élevé, le risque du placement l’est aussi.

Voici quelques techniques de persuasion qu’un conférencier douteux utilisera :

  • Il vous présente des méthodes «révolutionnaires» d’investissement que seuls les riches emploient.
  • Il parle de placement sans risque.
  • Il dénigre les conseillers, les maisons de courtage, les banques et les caisses Desjardins. Il décourage les participants qui désirent les consulter.
  • Il met en relief le témoignage d’investisseurs qui ont reçu des versements d’argent substantiels. Dans les faits, cet argent peut provenir de la mise de fonds d’autres investisseurs (arnaque à la Ponzi).
  • Il critique les organismes de réglementation ou les gouvernements qui «empêchent les investisseurs de s’enrichir» ou qui sont «de connivence avec les grosses institutions financières».
  • Il affirme que le prospectus ou les états financiers ne sont pas disponibles «pour l’instant», mais il promet qu’ils le seront bientôt.

À la question : «Est-il plus prudent de confier mes économies à plusieurs conseillers plutôt qu’à un seul ?», Tom Collimore se montre prudent. «Le nombre de conseillers avec qui vous faites affaire ne compte pas autant que les compétences qu’ils affichent», dit-il.

Bref, c’est la qualité qui doit primer, pas la quantité.

Ronald McKenzie