Hausse surprise du PIB au 1er trimestre de 2006

1 juin 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

(01-06-2006)La vigueur continue de l’investissement et des dépenses personnelles a permis au PIB d’avancer de 0,9 % au 1er trimestre, rapporte Statistique Canada. À un rythme annualisé, il s’agit d’une croissance de 3,8 %. C’est une surprise pour les économistes, qui anticipaient une progression de 3,0 %.

Un bond dans la demande des ménages, particulièrement des dépenses de consommation en biens durables et en logement, est à l’origine de la plus grande partie de cette hausse. La croissance de la demande intérieure finale s’est poursuivie au même rythme qu’au 4e trimestre et a continué d’être supérieure à la croissance globale du PIB.

Le secteur de la construction résidentielle a lui aussi donné un coup de fouet au PIB. En effet, l’agence fédérale note une progression de 3,4 % des investissements dans ce secteur. C’est l’accroissement trimestriel le plus important en plus de deux ans. Exprimée sur une base annualisée, la poussée est de 14,2 %.

Les industries productrices de services ont bondi grâce au progrès des commerces de détail et de gros, ainsi que de la finance, des assurances et des services immobiliers. La production des industries productrices de biens a légèrement augmenté, les fabricants ayant continué de subir le contrecoup de la hausse rapide du dollar canadien et de la concurrence internationale croissante. Les exportations ont diminué légèrement, principalement celles des industries de l’automobile, de la foresterie et des biens industriels.

La production a fléchi dans les secteurs de l’exploitation minière, des services publics et de la fabrication de biens non durables. Dans l’ensemble, la production industrielle a reculé de 0,3 %.

Cette accélération de l’activité économique se fait dans un contexte où l’inflation est maîtrisée. En effet, durant le trimestre, les prix ont baissé de 0,7 %. Une part importante du recul a été attribuable à la chute des prix de l’énergie. Si l’on exclut ce secteur, « les prix pour l’ensemble de l’économie se sont accrus de 0,7 %, soit un rythme légèrement supérieur à celui affiché au trimestre précédent », indique Statistique Canada.

Même si ces résultats sont, dans l’ensemble, supérieurs aux plus récentes prévisions de la Banque du Canada, « ils ne devraient pas remettre en considération la pause dans le resserrement monétaire que semblent avoir annoncé la semaine dernière les autorités monétaires », précise les Études économiques Desjardins.

Il faudra surveiller de près la publication d’autres indicateurs, car si l’économie canadienne continue de tourner à ce rythme, « on pourrait éventuellement assister à un retour des hausses de taux d’intérêt directeurs », indique Desjardins.