Il plaçait ses amantes avant ses clients

Par La rédaction | 3 février 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Au moyen de transferts non autorisés provenant des comptes d’une famille, German Nino, un conseiller d’UBS aurait gâté ses amantes pendant près de six ans, rapporte Financial Planning.

Pour un montant total de 4,6 millions de dollars (M$), le conseiller a ainsi offert à ses amantes des vacances, des voitures de luxe, a payé des frais de scolarité dans des écoles privées et un appartement en Colombie, selon les enquêteurs.

Les pertes subies par la famille s’élèveraient à plus encore, soit près de 5,8 M$ selon le calcul des enquêteurs, car l’intimé aurait utilisé 1,2 M$ pour rembourser une victime de son système de détournement, selon la plainte de la SEC.

L’homme de 56 ans fait face à huit chefs d’accusation de fraude électronique devant le tribunal fédéral de Miami, et à une affaire civile parallèle de la SEC qui l’accuse de huit autres chefs d’accusation de fraude.

UBS n’a pas attendu pour dédommager les victimes et aurait versé aux clients un règlement de 5,8 M$ après que ces derniers ont eu déposé une demande d’arbitrage en juillet 2020.

« Assurer la sécurité des actifs que nos clients nous confient est toujours primordial, a commenté le porte-parole de l’institution Huw Williams dans un communiqué. UBS a dédommagé les clients concernés pour les pertes subies sur leurs comptes UBS. »

German Nino travaillait pour UBS depuis 2012 après avoir travaillé pour Merrill Lynch, A.G. Edwards & Sons, Atlas One Financial Group et HSBC Securities USA.

Dans sa fraude, l’intimé envoyait à ses victimes des relevés d’investissement fictifs et des documents UBS falsifiés qui ont dissimulé les transferts non autorisés de leurs avoirs vers un compte bancaire que German Nino tenait séparément de ses comptes avec sa femme. Il falsifiait également la signature de ses clients sur les lettres d’autorisation des transferts, selon les enquêteurs. Il a ainsi effectué 62 transferts non autorisés à partir de trois comptes UBS entre mai 2014 et février 2020, selon les fédéraux.

Pour dissimuler ses méfaits, l’intimé gonflait la valeur des portefeuilles des clients et a été jusqu’à faire croire qu’une de ses victimes acquerrait un terrain en Amérique du Sud à partir de leur compte.

Finalement, c’est le fils de la famille, après avoir constaté des divergences dans l’un des comptes, qui a commencé à confronter le conseiller en 2020. À ce moment, German Nino a avoué sa faute, mais a promis de rembourser les sommes « empruntées ». La victime a toutefois alerté l’UBS lançant ainsi l’enquête. L’intimé a préféré démissionner que de se présenter à l’entretien qui a suivi la plainte.

Pour le moment, en attendant sa mise en accusation devant un tribunal qui devrait être le 7 février prochain, le juge a accepté de libérer German Nino en échange d’une caution de 650 000 $, selon les dossiers. Il ne peut toutefois quitter le Southern ou Middle District of Florida, et a dû rendre ses passeports américain et colombien, en plus de se soumettre à un test de dépistage de la toxicomanie et d’une interdiction de travailler dans les services financiers.