La confiance des consommateurs américains face à l’économie atteint son plus bas niveau jamais vu

11 février 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les récents commentaires du Président Bush concernant d’affaiblissement de l’économie locale, de plus amples coupures de taux par la Réserve fédérale américaine et les faibles données d’emploi ont affecté la confiance des consommateurs. L’indice RBC CASH (Consumer Attitudes and Spending by Household), qui mesure leur sentiment, est tombé à son plus bas niveau depuis sa création il y a six ans. Il a atteint 48,5 en février 2008, soit presque huit points de moins qu’en janvier (56,3).

Poursuivant la même tendance baissière qu’en 2007, le sentiment du consommateur a baissé de façon générale, surtout à cause de la confiance en déclin dans les conditions actuelles et les inquiétudes grandissantes à propos de la sécurité d’emploi et de l’investissement.

« Les résultats de février indiquent une très mauvaise impression des consommateurs qui sont confrontés aux nouvelles de récession dans le domaine de l’habitation, aux prix des actions en déclin, aux problèmes dans le système bancaire et à l’environnement économique général qui se détériore, affirme T. J. Marta, économiste et stratège, Revenu fixe, RBC Marché des Capitaux. Comme les dépenses des consommateurs mènent 70 % de l’économie américaine, une diminution des dépenses hausse le risque que le pays tombe en récession. »

L’indice RBC CASH est le résultat d’un sondage mensuel aux États-Unis sur les attitudes des consommateurs face à l’état actuel et futur des économies locales, aux finances personnelles et à l’épargne ainsi que sur leur degré de confiance pour faire de grands investissements. Composé de quatre sous-indices – l’indice RBC de la conjoncture, l’indice RBC des prévisions, l’indice RBC des investissements et l’indice RBC de l’emploi -, il a pour référence le niveau 100 qui lui a été attribué au moment de sa création en janvier 2002. Les résultats de ce mois-ci se basent sur un échantillon représentatif de 1 006 adultes sondés à l’échelle nationale du 4 au 6 février 2008, par la firme Ipsos Public Affairs. La marge d’erreur est de plus ou moins 3,1 %.

Parmi les points saillants du sondage :

– L’indice RBC de la conjoncture a plongé de plus de 15 points en février, atteignant 63,6, comparativement à 78,9 en janvier. Les attitudes envers l’état actuel de l’économie sont demeurées inchangées statistiquement, 35 % des consommateurs évaluant l’économie locale comme étant faible, contre 32 % en janvier. La plus grande partie du déclin abrupt de février provient des évaluations significativement plus faibles que font les consommateurs de leurs finances personnelles, ainsi que de leur confiance réduite face aux dépenses de leur ménage. Actuellement, un Américain sur trois (31 %) évalue leurs finances personnelles comme étant faibles (en hausse par rapport au 27 % de janvier).

– Les perspectives économiques des consommateurs sont restées dans le rouge en février, comme l’indique l’indice RBC des prévisions, qui est passé de –8,2 en janvier à –7,0 ce mois-ci. Un seul consommateur sur trois (33 %) s’attend à ce que ses finances personnelles s’améliorent dans six mois. Ce résultat est légèrement compensé par une hausse du nombre de consommateurs qui pensent leur économie locale se portera mieux dans six mois (23 % en février, contre 19 % en janvier).

– Le changement de point de vue des Américains par rapport à leurs perspectives économiques se reflète dans leurs attitudes à propos des investissements ou des achats majeurs. L’indice RBC des investissements a dégringolé de plus de 13 points ce mois-ci, à 62,6, un écart substantiel par rapport à janvier (76,3). Parmi les consommateurs, 52 % affirment être moins confiants par rapport à leurs investissements futurs, contre 48 % en janvier. En plus, seulement 22 % disent se sentir plus confortables de faire un achat majeur actuellement (ex.: maison, voiture), comparativement à 28 % en janvier. Une contradiction existe derrière la perte de confiance des consommateurs : 41 % pensent que les prochains 30 jours seront un bon moment pour des achats en immobilier, en hausse par rapport à janvier (36 %). C’est sûrement parce qu’ils croient qu’un marché immobilier actuel offre des avantages, même si les consommateurs sont eux-mêmes réticents à acheter.

– L’indice RBC de l’emploi pour février s’est fixé à 101,3, contre 106,9 en janvier. Malgré le déclin qui a fait diminuer la confiance dans la sécurité de l’emploi à son plus bas niveau depuis septembre 2003, la confiance des Américains en leur emploi demeure forte. Le recul a été nourri par une hausse du nombre de consommateurs qui s’attendent à ce qu’eux-mêmes ou une connaissance personnelle perde son emploi dans les six prochains mois, passant de18 % en janvier, à 24 % en février.