La pandémie stimule les avantages sociaux

Par La rédaction | 17 février 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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En raison de la situation sanitaire, deux organisations canadiennes sur trois (64 %) projettent d’ajouter des éléments à leur régime d’avantages sociaux pour répondre aux problèmes de santé mentale ou émotionnelle, indique l’édition canadienne de la sixième Enquête sur les tendances mondiales en talent publiée par Mercer.

Les entités canadiennes se montrent plus volontaristes que la moyenne des organisations mondiales, dont 47 % prévoient un tel élargissement de leurs avantages sociaux. « Les employeurs canadiens sont en avance sur leurs pairs à l’échelle mondiale pour ce qui est de remobiliser les employés à l’égard de leur santé et de promouvoir des objectifs de santé à long terme », explique Marie-Josée Le Blanc, membre du partenariat et responsable de l’innovation du domaine Santé de Mercer Canada.

L’EFFET COVID-19

Cette préoccupation envers la santé mentale se concrétise déjà chez les employeurs canadiens. Plus de la moitié des entreprises canadiennes (53 %) envisagent d’offrir un meilleur accès aux options de soins à distances et de prestations connexes, dans le but de promouvoir des objectifs de santé à long terme.

Ils sont presque aussi nombreux (50 %) à former des cadres pour qu’ils puissent repérer les problèmes de santé mentale dans leur organisation. Là aussi, le Canada se démarque de la moyenne mondiale, où seuls 29 % des employeurs ont entrepris une action de formation de leurs cadres dans cette optique.

Cette accélération des préoccupations de santé mentale peut s’expliquer par l’impact de la pandémie en 2020. « De nombreux employeurs canadiens se sont mobilisés en 2020 pour protéger les emplois et les salaires pendant la fermeture de leur entreprise, soutenir les aidants naturels et offrir des congés de maladie, relève l’enquête de Mercer. En conséquence, deux entreprises canadiennes sur cinq déclarent à présent que la gestion inclusive empathique est devenue plus critique pour la résilience future. »

DES EFFORTS A FAIRE… ET UN NOUVEL ÉLAN ?

Pour autant, il reste beaucoup à faire. Alors que la pandémie a déjà des retombées sur les effectifs, seuls 18 % des organisations canadiennes tiennent compte des conséquences des projets de transformation ou de rationalisation des effectifs sur leurs groupes minoritaires en 2020. Et elles sont encore moins nombreuses (13%) à penser aux effets de la pandémie sur ces populations.

L’équité salariale est aussi un dossier encore peu considéré. Moins du tiers des entreprises canadiennes (31 %) prévoient améliorer leurs analyses sur l’équité salariale au cours de l’année à venir.

La prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) demeure pourtant un axe fort dans les organisations canadiennes. Une majorité des responsables des ressources humaines (RH) au Canada (65 %) affirment que leur entreprise maintient ou accélère la transition vers une approche opérationnelle axée sur les aspects ESG.

« Les employeurs canadiens devront sortir de leur zone de confort et commencer à réimaginer les RH en tant que conseillers stratégiques qui peuvent aider leurs organisations à anticiper les répercussions humaines des décisions d’affaires et à répondre avec empathie aux inquiétudes des employés, pointe Daniel Imbeault, membre du partenariat et responsable de la stratégie en matière de talents de Mercer Canada. L’année 2020 a été marquée par la réaction et la réponse aux événements, mais en 2021, on aura l’occasion de prendre un nouvel élan et de se réinventer. »

La rédaction