La recette pour choisir ses titres à dividendes

Par Dominique Lamy | 4 octobre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le quotidien Globe and Mail propose non seulement quatre titres boursiers canadiens qui passent souvent sous le radar des investisseurs, mais aussi une méthode éprouvée pour sélectionner les meilleurs titres à dividendes disponibles.

L’ajout, dans un portefeuille, de titres boursiers de sociétés qui versent de juteux dividendes est une bonne idée en soi. Par contre, le fait de recevoir des distributions stables, année après année, n’empêche pas le pouvoir d’achat de vos clients d’en prendre un coup lors de cette même période. L’inflation vient effectivement gruger le rendement gagné, sauf si ces titres versent plutôt des dividendes en croissance. Les petites entreprises offrent justement l’avantage de pouvoir accroître leurs revenus, profits et retours aux actionnaires plus rapidement. Elles comportent cependant de plus grands risques, ce qui oblige l’investisseur à bien faire ses devoirs avant de les ajouter en portefeuille.

RATIO DE COUVERTURE DES INTÉRÊTS 

D’après Aswath Damodaran, professeur de l’université de New York cité par le Globe and Mail, la note de crédit d’une entreprise est souvent fortement corrélée au ratio de couverture des intérêts. En calculant ce dernier, l’investisseur peut se faire une bonne idée de la capacité de remboursement de la société, au même titre que si la taille de celle-ci était suffisante pour être évaluée par une firme spécialisée telle que Moody’s ou Standard and Poor’s, par exemple.

Ce ratio se calcule en divisant les bénéfices avant intérêts et impôts (BAII) par la dépense totale en intérêts dans l’année. Un faible ratio suggère que l’entreprise pourrait éventuellement éprouver de la difficulté à payer ses dettes, tandis qu’un ratio plus élevé assure à l’entreprise une notation de crédit positive et, conséquemment, une certaine marge de sécurité financière. Pour des sociétés à faible capitalisation, M. Damodaran suggère un ratio minimal de couverture des intérêts de quatre fois, soit l’équivalent approximatif d’une notation de crédit « BBB ».

RATIO DE VERSEMENT DU DIVIDENDE 

Les investisseurs doivent aussi comparer le bénéfice annuel par action de la société au dividende versé pour cette même période. Une compagnie qui verse constamment un dividende plus élevé que le bénéfice par action réalisé devra tôt ou tard réviser l’utilisation de son capital financier disponible. La seule annonce d’une distribution charcutée est suffisante pour faire plonger un titre boursier. Ainsi, un ratio du versement de dividendes de 50 % signifie que l’entreprise retourne un dollar sur deux à ses actionnaires à même ses bénéfices annuels. Le dollar conservé permet à la société d’envisager d’autres opportunités de croissance ou d’améliorer son bilan, par exemple.

RATIO DU COURS SUR LE BÉNÉFICE 

Bien évidemment, mieux vaut ne pas débourser le prix fort pour l’achat de titres boursiers. C’est le ratio du cours sur le bénéfice qui fait office de mesure dans ce cas-ci. Ainsi, une entreprise qui génère un bénéfice par action de 10 dollars annuellement et dont le titre boursier se négocie à 100 dollars mérite un ratio de 10 fois les bénéfices. « Je respecte les conseils de l’investisseur légendaire Benjamin Graham, qui soulignait que les investisseurs doivent éviter les entreprises qui se négocient à plus de 20 fois leurs bénéfices », affirme d’ailleurs le journaliste du Globe and Mail Norman Rothery.

UNE SÉLECTION DE TITRES À CONSIDÉRER 

D’après la firme S&P Capital IQ, les quatre entreprises canadiennes sélectionnées qui respectent les mesures préalablement mentionnées sont Logistec Corp. (LGT.B-T), Glentel (GLN-T), Andrew Peller Ltd. (ADW.A-T) et Airboss of America Corp. (BOS-T).

De ce lot, l’entreprise Glentel (GLN-T) – qui est le plus important détaillant de services de téléphonie mobile à fournisseurs multiples au Canada et un important fournisseur de solutions et de services de télécommunication en Amérique du Nord et en Australie – semble particulièrement appréciée des analystes en raison de son évaluation raisonnable à 12 fois les bénéfices. Dans un autre ordre d’idées, son dividende annuel assure un rendement de 3,4 % et est en progression de 300 % depuis 2007.

La firme Paradigm Research recommande l’achat du titre en question avec une cible à 19 dollars, pour un potentiel d’appréciation de 27 % en tenant compte du cours actuel d’environ 15 $. Scotia Capital, de son côté, accorde une recommandation de « surperformance » pour le titre, mais avec une cible moindre à 17 $.

Dominique Lamy