L’accès à la propriété plus difficile au Québec

Par Fabrice Tremblay | 20 mai 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le taux d’accessibilité à la propriété a diminué au Québec au premier trimestre de 2011, après la légère amélioration observée durant la deuxième moitié de 2010. Cette détérioration s’explique principalement par la hausse des prix dans le marché immobilier au Québec. C’est ce qu’indique le dernier rapport Tendances immobilières et accessibilité à la propriété, publié par Recherche économique RBC.

Pour certains types de propriétés, le taux de diminution de l’accessibilité occupe le deuxième rang au Canada, après celui de la Colombie-Britannique. « Les prix n’ont cessé de progresser sur le marché de l’habitation de la province au cours de la dernière année, ce qui monte la barre pour les acheteurs. Nous prévoyons que les hausses des taux d’intérêt la relèveront encore au cours des prochains mois », affirme Robert Hogue, économiste principal, chez RBC.

Le prix des propriétés s’est particulièrement accru dans la région de Montréal au cours du premier trimestre de 2011. En fait, « Montréal est la ville canadienne où les augmentations de prix des propriétés ont été les plus fortes au cours de la dernière année », souligne RBC. Ainsi, les mesures d’accessibilité de RBC ont augmenté en ce qui a trait aux bungalows détachés (hausse de 2 points de pourcentage) et aux maisons à deux étages (hausse de 2,8 points de pourcentage). Ces hausses figurent parmi les plus importantes au pays. La mesure d’accessibilité est restée plutôt stable pour les appartements en copropriété standards (hausse de 0,1 points de pourcentage).

Vendeurs favorisés « La hausse rapide des prix à Montréal, au cours de la dernière année, favorise les vendeurs, mais complique la tâche de ceux qui sont à la recherche d’une propriété. Les mesures d’accessibilité y excèdent la moyenne nationale et l’écart entre Montréal et Toronto se rétrécit. En fait, Montréal est en train de perdre son titre de marché accessible », ajoute M. Hogue.

La mesure d’accessibilité à la propriété, que RBC calcule depuis 1985, est fondée sur le montant qu’il en coûte pour posséder un bungalow détaché type ou d’autres types de propriétés. Plus la mesure est élevée, plus il en coûte cher d’acquérir et de détenir une maison. Ainsi, une mesure d’accessibilité de 50 % signifie que le coût de la propriété, comprenant les versements hypothécaires, les services publics et les impôts fonciers, absorbe 50 % du revenu mensuel avant impôts d’un ménage type.

Vancouver, la très chère « Malgré le récent recul de l’accessibilité, les valeurs se maintiennent en général près de leurs moyennes à long terme dans les provinces, ce qui indique que la propriété demeure accessible ou, au pire, légèrement inaccessible au Canada, à l’exception notable de Vancouver », précise M. Hogue.

La mesure d’accessibilité de RBC pour les bungalows détachés s’établit à 72,1 % à Vancouver. C’est une valeur nettement supérieure à la mesure pour Toronto (47,5 %) et pour Montréal (43,1 %).

Fabrice Tremblay